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Les géants de la technologie contestent la suspension de visas de travail annoncée par l’administration Trump

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 08. 2020 | Mots clés : Trump,visas de travail


Plus de 50 entreprises et organisations technologiques, dont Apple, Amazon, Microsoft et Facebook, ont déposé lundi un mémoire d'amicus en soutien aux poursuites judiciaires lancées contre les suspensions de visas de travail annoncées par l'administration Trump.

« La suspension par le président des programmes de visa pour non-immigrants, censée “protéger” les travailleurs américains, nuit en réalité à ces travailleurs, à leurs employeurs et à l'économie », ont fait valoir les entreprises dans le mémoire.

Le président américain Donald Trump a publié une proclamation en avril suspendant l'entrée de presque tous les immigrants aux États-Unis en raison du taux de chômage élevé dans le pays. Il a publié une autre proclamation en juin, prolongeant l'arrêté d'avril jusqu'à la fin de cette année et l'élargissant en imposant de nouvelles restrictions sur divers visas de travail.

La proclamation de juin vise les visas H-1B pour les travailleurs hautement qualifiés, les visas de travailleur invité H-2B, les visas de stagiaire J et les visas de transfert intra-compagnie L. Donald Trump a affirmé que cette mesure libérerait un demi-million d'emplois pour les travailleurs américains affectés par la pandémie de nouveau coronavirus (COVID-19).

Un ensemble de diverses parties, dont la Chambre de commerce des États-Unis, l’Association nationale des fabricants et la Fédération nationale de la vente au détail, ont intenté des poursuites devant les tribunaux fédéraux de Californie et de Washington pour contester les ordonnances du président.

Vingt-deux États et le district de Columbia ont déposé le 7 août un mémoire d'amicus (informations ou opinions présentées à un tribunal par une personnalité ou un organisme, non directement lié aux protagonistes d’une affaire judiciaire, pouvant aider à trancher l'affaire) en soutien des poursuites, avertissant que l'interdiction de visa pourrait entraîner des retombées économiques négatives.

Ces entreprises de technologie ont joint leurs efforts, arguant dans leur mémoire que « la suspension aveugle de ces programmes cruciaux de visas pour non-immigrant ne sert pas les intérêts des États-Unis ».

Plus précisément, les proclamations présidentielles « étoufferont l'innovation, entraveront la croissance et, en fin de compte, nuiront aux travailleurs américains, aux entreprises et à l'économie de manière plus large, et ce de façon irréparable », selon le mémoire.

Julie Pearl, PDG du Pearl Law Group à San Francisco et membre de l'Alliance of Business Immigration Lawyers, a fait écho à ces accusations en soulignant que « les ordonnances présidentielles unilatérales étoufferont la reprise économique et la croissance, en plus de violer la Constitution et les Lois sur l'immigration et la nationalité et sur la procédure administrative ». Elle a indiqué que c'était la raison pour laquelle son groupe avait signé le mémoire afin de soutenir les poursuites contre les proclamations présidentielles.

« La justification derrière cet ordre mesquin est le mythe selon lequel ces personnes enlèvent des emplois aux Américains. Cette fiction a été réfutée dans de multiples études », a souligné Mme Pearl. « En réalité, alors que de nouvelles données de l'USCIS (US Citizenship and Immigration Services, services de l’immigration des États-Unis) montrent que les titulaires de visa H-1B représentent moins de 0,5% des travailleurs à plein temps aux États-Unis, ils sont un moteur majeur de création d'emplois et de la reprise économique ».

« Les recherches du Conseil américain de l’immigration ont montré que 1,3 million de nouveaux emplois et environ 158 milliards de dollars de PIB pourraient être créés d'ici 2045 si nous augmentions simplement le nombre de visas H-1B », a-t-elle indiqué.

Une étude du conseil a révélé que 231 224 emplois supplémentaires auraient été créés en deux ans pour des travailleurs nés aux États-Unis simplement en augmentant le nombre de visas H-1B au-delà de leur plafond actuel de 85 000 par an pour répondre à la demande du marché.

« La raison à cela est simple : les travailleurs nés à l'étranger ont un impact démesuré sur l'innovation aux États-Unis, avec 30% des brevets américains déposés par des immigrants. Plus de 50% des brevets américains vont maintenant à des entreprises étrangères, et accueillir davantage d'esprits de génie de l'étranger augmentera ce nombre, en même temps que les emplois qui auraient été créés aux États-Unis », a noté Mme Pearl, citant les données du Bureau américain des brevets et des marques de commerce (US Patent and Trademark Office).

Peu de temps après que M. Trump a signé la proclamation en juin, des entreprises technologiques comme Apple et Google se sont opposées à cette décision.

« Les immigrants ont non seulement permis d’atteindre des percées technologiques et de créer de nouvelles entreprises et emplois, mais ont également enrichi la vie américaine », a déclaré en juin le porte-parole de Google, Jose Castaneda « Le succès continu des États-Unis dépend de l'accès des entreprises aux meilleurs talents du monde entier. Encore plus particulièrement aujourd’hui, nous avons besoin de ces talents pour contribuer à la reprise économique des États-Unis ».

Le PDG d'Apple, Tim Cook, a indiqué qu'il était « profondément déçu » par l'interdiction des travailleurs invités. « Comme Apple, cette nation d'immigrants a toujours trouvé sa force dans notre diversité et dans l’espoir qu’offre la promesse durable du Rêve américain », a tweeté M. Cook en juin.


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Source:french.china.org.cn