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Une nouvelle Guerre froide ne sera bénéfique à personne (diplomate chinois)

French.china.org.cn | Mis à jour le 07. 08. 2020 | Mots clés : Cui Tiankai,relations sino-américaines,Guerre froide


Beijing ne cherche pas à dominer le monde comme le prétendent les États-Unis, a avancé l'ambassadeur chinois lors du forum

La Chine ne cherche pas à dominer le monde et ne veut pas non plus que les tensions avec les États-Unis s'intensifient davantage, a affirmé Cui Tiankai, ambassadeur de Chine aux États-Unis.

« Pour être juste, je pense qu'au cours des dernières décennies, nous avons appris beaucoup de choses des États-Unis. Bien sûr, certaines personnes continuent de dire que nous n'avons pas appris des États-Unis », a déclaré mardi M. Cui au Forum virtuel sur la sécurité d’Aspen.

« Je pense que nous ne devrions jamais apprendre de l'obsession des États-Unis pour la domination mondiale », a-t-il avancé lors de l'événement annuel qui s’est terminé jeudi.

Les relations sino-américaines, qui sont tombées à leur plus bas niveau depuis que les deux pays ont établi des relations diplomatiques en 1979, ont été l’un des sujets les plus discutés lors de ce forum de trois jours. Une table ronde a également été tenue sur la question mercredi, animée par Joseph Nye, de l'Université d’Harvard.

Les propos de M. Cui surviennent près de deux semaines après un discours politique prononcé par le secrétaire d'État américain Mike Pompeo à la Bibliothèque présidentielle et musée Richard Nixon, à Yorba Linda, en Californie. La visite de M. Nixon en Chine en 1972 avait marqué le début d'un dégel historique des relations.

M. Pompeo a utilisé ce que certains médias américains ont qualifié de « langage dramatique de la Guerre froide » pour critiquer des décennies de relations formelles avec la Chine et a accuser Beijing de chercher à atteindre une domination mondiale.

« Je ne pense pas qu'une nouvelle Guerre froide servira les intérêts de qui que ce soit (ou) nous apportera une solution aux problèmes », a noté M. Cui, le plus ancien ambassadeur de Chine aux États-Unis. « Pourquoi laisser l'histoire se répéter [...] alors que nous sommes confrontés à tant de nouveaux défis? »

M. Nye, un éminent professeur émérite de Harvard, a averti mercredi que les métaphores historiques concernant une nouvelle Guerre froide pourraient être trompeuses, car, contrairement à la rivalité avec l'Union soviétique, les États-Unis ont beaucoup de contacts commerciaux et sociaux avec la Chine.

Il a décrit la relation comme une rivalité coopérative, « dans laquelle vous devez prêter attention aux deux côtés ».

Lors du forum mardi, M. Cui a affirmé que la Chine n'avait « certainement » aucune intention de poursuivre une domination mondiale. « Mais les gens ici (aux États-Unis) en parlent si souvent qu’il m’a semblé y avoir une réelle obsession à propos de cela », a-t-il avancé.

Évoquant la fermeture du consulat chinois à Houston et la fermeture du consulat américain à Chengdu à la fin du mois dernier, l’ambassadeur a déclaré qu'il était « vraiment dommage » que les États-Unis aient décidé de fermer le premier consulat chinois dans le pays.

« Ensuite, vous voyez dans la diplomatie que le principe de réciprocité est toujours suivi, donc nous devions réagir. Mais nous ne voulions certainement pas avoir tout cela dès le début. Nous ne voulons certainement pas voir d'escalade », a-t-il affirmé.

L'ambassadeur chinois a noté que la croissance des relations sino-américaines au fil des décennies avait « très bien » servi les intérêts des deux pays et du monde.

« Il est tout à fait clair que nous apprécions tous les résultats positifs et les avantages de cette relation étroite. Personne ne peut vraiment nier cela », a déclaré M. Cui.

Ses propos font écho aux opinions de Robert B. Zoellick, secrétaire d'État adjoint américain et représentant au commerce au début des années 2000, qui a écrit dans une tribune du Wall Street Journal le 18 mai : « Il est tout à fait faux de dire que travailler avec la Chine n'a pas servi Intérêts américains ».

M. Cui a également déclaré que bien qu'il existe des différences entre les deux pays dans leur histoire, leur culture, leur développement économique et leurs systèmes politiques, celles-ci ne devraient pas être considérées comme des obstacles à des relations plus étroites mais plutôt comme des opportunités d'apprentissage mutuel et de coopération.

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Source:french.china.org.cn