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Le COVID-19 pourrait avoir infecté des chauves-souris il y a plusieurs années

French.china.org.cn | Mis à jour le 05. 08. 2020 | Mots clés : OMS,COVID-19

Selon un membre de l'OMS, Wuhan pourrait ne pas être l'endroit où le COVID-19 a été transmis pour la première fois aux humains

La ville de Wuhan, située dans la province chinoise du Hubei, n'est peut-être pas le lieu où le virus du COVID-19 est passé des animaux aux humains, et ce malgré le fait que les premiers foyers d'infections du monde ont été signalés dans la ville, a déclaré Michael Ryan, directeur exécutif du Programme d'urgence sanitaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La ville disposait d’un système de surveillance spécialement conçu pour détecter les cas de pneumonie atypique, a-t-il affirmé lundi lors d'un point de presse de routine. « Il était là dans un but très précis. Et le fait que l'alarme ait été déclenchée ne signifie pas nécessairement que c’est l'endroit où la maladie est passée des animaux aux humains ».

Évoquant la future enquête conjointe, M. Ryan a déclaré que les scientifiques chinois avaient fait beaucoup de travail et fourni de précieuses données préliminaires. Une étude épidémiologique plus approfondie pour examiner les premiers cas et foyers d’infection à Wuhan commencera avec la participation de scientifiques du monde entier, a indiqué l'OMS.

Deux experts de l'OMS étaient en Chine du 11 juillet au 2 août pour mener les travaux préparatoires d'une enquête sur les origines animales du nouveau coronavirus, selon des informations publiées lundi par la Commission nationale chinoise de la santé.

Au cours de leur séjour en Chine, ces deux experts ont tenu de nombreux entretiens avec leurs homologues chinois sur la recherche scientifique, discutant de la voie de transmission et de l'origine animale du virus, et ont échangé des idées sur les futurs plans d'études scientifiques.

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que l'OMS et des experts chinois avaient rédigé les conditions des études et du programme pour une équipe internationale dirigée par l'OMS. « L'équipe internationale comprendra des scientifiques et des chercheurs de premier plan de Chine et du monde entier », a-t-il fait savoir.

L'origine du nouveau coronavirus intrigue les scientifiques depuis sa découverte. Selon une étude publiée fin juillet dans la revue Nature Microbiology, les scientifiques ont désormais une nouvelle preuve que le coronavirus a évolué à l'état sauvage et pourrait circuler chez les chauves-souris depuis plus de 40 ans.

L'étude, menée par des scientifiques chinois et européens, indique que le virus était peut-être sur le point de passer aux humains depuis un certain temps. Parallèlement, cette découverte discrédite une fois de plus les théories du complot selon lesquelles le coronavirus a été bio-conçu ou s'est échappé d'un laboratoire.

Les chercheurs ont comparé la constitution génétique du nouveau coronavirus à celle d'un proche parent chez les chauves-souris, un virus appelé RaTG13. Ce dernier a été découvert par la célèbre virologue chinoise Shi Zhengli dans la province du Yunnan en 2013, selon la revue Science.

Le rôle du pangolin mis en doute

En conséquence, le RaTG13 a été la pièce maîtresse de nombreuses théories du complot affirmant que l'équipe de Mme Shi l'avait génétiquement manipulé pour créer le nouveau coronavirus. Mme Shi a réfuté toutes les accusations dans une interview avec le magazine Science le mois dernier.

La dernière étude a révélé que les deux virus partageaient un ancêtre commun, mais leur chemin d'évolution a divergé il y a 40 à 70 ans. La longue période de divergence suggère qu'il pourrait y avoir d'autres souches non découvertes de coronavirus de chauve-souris qui pourraient causer des maladies chez l'homme.

Contrairement aux recherches précédentes, l'étude n'a pas trouvé de preuves soutenant que les pangolins avaient joué un rôle dans l'évolution du nouveau coronavirus ou en étant l'hôte intermédiaire. Au lieu de cela, les pangolins auraient peut-être attrapé le virus par contact avec d'autres animaux sauvages, selon l'étude.

David Robertson, professeur de génétique virale à l'Université de Glasgow, au Royaume-Uni, est l'un des principaux chercheurs à l'origine de l'étude. Il a déclaré que le nouveau coronavirus était un « virus généraliste » qui pouvait infecter plusieurs espèces d'animaux.

« Les preuves actuelles suggèrent que le nouveau coronavirus a acquis ses traits significatifs en évoluant chez les chauves-souris, pas chez certains hôtes intermédiaires », a-t-il affirmé lors d'un séminaire en ligne le mois dernier. Cela pourrait aider à expliquer pourquoi l'hôte intermédiaire a échappé aux scientifiques à ce jour, car il n'a peut-être pas joué un grand rôle dans l'évolution du virus, a-t-il avancé.

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Source:french.china.org.cn