Les nouvelles règles controversées édictées par Washington concernant les étudiants internationaux ont rencontré une vive opposition et suscité l'indignation dans le monde entier.
Ces règles représentent non seulement un mépris sans scrupule de la santé publique, mais risquent également de nuire à l'attrait éducatif du pays sur la scène internationale.
En vertu des directives récemment modifiées des services de l'immigration américains - l'US Immigration and Customs Enforcement (ICE) -, le département d'État américain n'émettra pas de visa pour les étudiants internationaux inscrits dans des écoles ou des programmes entièrement en ligne pour le semestre d'automne 2020. Les douanes américaines et les services de protection des frontières n'autoriseront pas ces étudiants à entrer aux États-Unis.
Lorsque cette annonce a été faite, les nouvelles règles ont immédiatement été critiquées comme cruelles, imprudentes et xénophobes. Elles ont été pointées du doigt pour mise en danger de vies humaines de manière flagrante, alors que le nombre total de cas de COVID-19 a atteint le niveau saisissant de 12 millions de personnes, et que les cas confirmés en une seule journée aux États-Unis ont dépassé 63.000 vendredi, selon l'Université Johns Hopkins.
La nouvelle politique arbitraire de l'ICE est irrationnelle et xénophobe et menace la santé des étudiants, des professeurs et du personnel, ont déclaré jeudi près de 100 juristes américains dans une lettre adressée au Département de sécurité nationale (DSN).
Compte tenu de l'abondance d'actes politiques antérieurs axés sur les intérêts politiques de l'administration Trump, le motif caché derrière des règles si cruelles n'est pas difficile à décoder - elles visent à ouvrir la voie à la réouverture complète du pays et au retour à la normale dans tous les domaines pour servir au mieux l'élection présidentielle qui approche et qui se tiendra en novembre.
Désireuse de dissimuler son incompétence face à la pandémie de COVID-19, la Maison-Blanche l'a mise sur le compte de facteurs étrangers tels que les immigrants et les voyageurs internationaux.
Dans un effort désespéré pour relever l'économie du pays, l'administration Trump a constamment minimisé la pandémie, exhortant les entreprises, les écoles et les rassemblements électoraux à reprendre comme à l'accoutumée, et ce malgré l'énorme retard pris dans les mesures de prévention et de contrôle des pandémies.
Et maintenant, c'est aux universités nationales et aux étudiants internationaux de s'adapter à la nouvelle musique, uniquement pour servir les objectifs politiques à courte vue et contre-productifs de Washington.
Les étudiants internationaux supportent certainement le poids de ces règles cruelles qui, une fois imposées, ne leur laisseront que peu de choix entre le départ du pays et le transfert de leur dossier dans des établissements avec un enseignement en personne. Tout ceci aggrave ainsi leur confusion et leur panique face à leur avenir personnel et professionnel.
Les universités américaines renommées y perdront également beaucoup en raison des dommages inévitables qui en découlent, causés par ce changement de règles.
Tout d'abord, la réouverture imprudente des cours en personne, alors que la pandémie se répand encore, en se détériorant, augmentera les risques pour la santé et la sécurité des professeurs et des personnels des universités.
Pire encore, alors que les étudiants étrangers sont découragés de choisir des établissements d'enseignement supérieur américains, les universités américaines subiront non seulement de lourds dommages économiques mais également une fuite des cerveaux inarrêtable à long terme.
Selon les données fournies par le département du Commerce des États-Unis, les étudiants internationaux ont contribué à hauteur de 44,7 milliards de dollars à l'économie américaine en 2018, soit une augmentation de 5,5% par rapport à l'année précédente.
L'Institute of International Education constate que plus d'un million d'étudiants internationaux se sont inscrits à divers programmes d'études supérieures et de premier cycle en 2018-2019 aux États-Unis.
Le fait de claquer la porte au nez des étudiants internationaux par le biais de mesures administratives, alors qu'une pandémie ravageuse se répand, a également une odeur de discrimination et de xénophobie.
La chaîne de télévision CNN a déclaré que c'était "une autre attaque répugnante et transparente de l'administration Trump contre les étrangers et les immigrants", ce qui diminue encore l'influence et la réputation des États-Unis sur les questions internationales.
Exclure les étudiants internationaux ne fera qu'éroder l'attrait éducatif du pays.
Qualifiant les règles de "mesquines, arbitraires et dommageables pour l'Amérique", l'Université de Californie (UC) a annoncé son intention de poursuivre le gouvernement au sujet des nouvelles règles, rejoignant la lutte juridique menée par l'Université Harvard et le Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Boston.
Il est grand temps que la Maison Blanche cesse de se livrer à des tours de passe-passe politiques et se rende compte que seul une attitude soucieuse de la santé et de la sécurité des gens peut s'attirer le soutien populaire quand une pandémie fait rage.
