Aux Etats-Unis, le scepticisme en hausse face aux informations sur le coronavirus

Une étude réalisée par le Pew Research Center révèle que de plus en plus d’Américains ont des doutes vis-à-vis des informations liées au Covid-19 − les trouvant exagérées, partisanes et douteuses − et leur accordent aujourd’hui moins d’attention, trois mois après le début de la pandémie.

Cette étude a posé à 9654 adultes une série de questions sur leurs points de vue concernant le Covid-19 et les informations s’y rapportant au début de l’épidémie, puis trois mois après, entre le 4 et le 10 juin.

Elle révèle que les Américains commencent à se lasser des informations liées au Covid : 85 % des personnes interrogées indiquent qu’elles ont suivi de près les informations sur le nouveau coronavirus au début de l’épidémie, mais 57 % affirment qu’ils passent désormais moins de temps à suivre ces informations.

Par ailleurs, de plus en plus d’Américains croient aujourd’hui que l’ampleur du Covid‑19 a été exagérée. La part des Américains estimant que l’épidémie de nouveau coronavirus a été « exagérée par rapport à ce qu’elle est vraiment » est passée de 29 % à 38 %.

L’augmentation a été particulièrement marquée parmi les Républicains : 47 % partageaient cet avis à la fin du mois d’avril, contre 63 % au début du mois de juin. La part des Démocrates, qui estiment que l’épidémie a été exagérée, a quant à elle légèrement augmenté, passant de 14 % à 18 %.

Cette enquête portait sur cinq types de sources d’informations, incluant les gouvernements fédéral et locaux, ainsi que les médias et les organisations de santé publique. Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) obtiennent le plus grand vote de confiance et l’administration Trump, le plus faible.

Près de 64 % des personnes interrogées estiment que les CDC et autres organisations de santé publique présentent des faits corrects sur le coronavirus « presque tout le temps » ou « la plupart du temps », tandis que 30 % seulement partagent cet avis sur Donald Trump et son administration.

Une grande majorité des personnes interrogées (65 %) estiment que la Maison-Blanche présente des faits corrects « parfois » (29 %) ou « presque jamais » (36 %).

Une fois encore, il y a un écart important entre les Républicains et les Démocrates : seuls 9 % des Démocrates déclarent que Trump et son administration présentent des faits corrects sur le coronavirus, contre 54 % pour les Républicains.

Alors que 76 % des Démocrates et des indépendants favorables au Parti démocrate estiment que les CDC et autres organisations de santé publique présentent des faits corrects, seuls 51 % des Républicains partagent cet avis.

Les médias sont considérés comme plus dignes de confiance que l’administration Trump, mais la disparité entre les lignes politiques est forte : près de 50 % des Démocrates considèrent que les médias nationaux présentent des faits corrects « presque tout le temps » ou « la plupart du temps », contre 25 % seulement des Républicains.

Un rare point de convergence concerne la partisanerie : 41 % des personnes interrogées estiment que les informations sur le coronavirus sont de plus en plus partisanes et ce ratio est équivalent entre les deux partis. Au début de l’épidémie, seuls 22 % des personnes interrogées considéraient les informations comme partisanes.

Par conséquent, 38 % des personnes interrogées affirment qu’il devient de plus en plus difficile d’identifier le vrai du faux en ce qui concerne l’épidémie ; près de 30 % estiment que cela est devenu de plus en plus facile au fil du temps ; et une part similaire (31 %) n’ont pas vu de changement dans leur capacité à discerner le vrai du faux.

Les différences partisanes sont également manifestes à cet égard. Les Républicains sont plus nombreux (47 %) que les Démocrates (31 %) à déclarer qu’il est devenu plus difficile de déterminer ce qui est vrai.

Ceux qui se basent le plus sur Donald Trump et la Maison-Blanche en ce qui concerne les informations sur le coronavirus sont à 92 % du Parti républicain.

Parmi les personnes interrogées se revendiquant du Parti républicain, 47 % de ceux conscients de l’existence d’une théorie du complot, selon laquelle la pandémie a été délibérément planifiée, croient en cette théorie, tandis que la moyenne sur l’ensemble des personnes interrogées connaissant cette théorie est de 36 %.