(COVID-19) Le Sénégal va poursuivre le traitement avec le chloroquine, mais craint une explosion de la maladie (SYNTHESE)

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Sénégal-COVID19-traitement
French.china.org.cn | Mis à jour le 07-06-2020

Malgré la polémique sur l'efficacité de la combinaison d'hydroxychloroquine et d'azithromycine, les autorités sanitaires sénégalaises vont poursuivre le traitement des patients atteints de COVID-19 avec ces deux médicaments.

Lors de la conférence de presse ce samedi, les différents responsables de la lutte contre le COVID-19 au Sénégal ont dressé le bilan de trois mois d'interventions, en rédoutant des difficultés à suivre les contacts malades avec la levée des restrictions.

Face à la polémique mondiale sur le traitement des malades, Professeur Moussa Seydi, chef du Service des maladies infectieuses de l'hôpital Fann (Dakar) a annoncé que le Sénégal se basera sur ses propres résultats pour prendre des décisions.

"Compte tenu de cette polémique, nous ne baserons que sur nos résultats pour prendre des décisions. Nous allons poursuivre notre traitement et poursuivre l'évaluation des traitements disponibles en relation avec l'Institut Pasteur de Dakar (IPD)", a-t-il dit. Pour le fer de lance du traitement des patients de COVID-19, qui a fait un projet de recherche sur 559 patients, le traitement à base d'hydroxychloroquine et d'azithromycine est "efficace pour réduire la charge virale".

"Parce que la durée médiane d'hospitalisation de quelqu'un qui a pris ce traitement est de 10,5 jours contre 13 jours chez les patients qui n'a pas pris ce médicament. Tous les patients qui avaient pris ce médicament au stade précoce avant l'apparition de complication sont guéris et aucun décès n'a été noté", a expliqué le Pr. Seydi.

Par rapport aux effects secondaires de cette combinaison, l'expert sénégalais a signalé douze effets secondaires, soit environ 2% des cas.

Malgré la situation encourageante sur le plan du traitement, les autorités sanitaires ont des inquiétudes avec la levée de certaines restrictions, surtout la reprise du transport interurbain.

"Par rapport à la libre circulation qui va suivre avec la levée des restrictions dans le secteur du transport, nous allons avoir des difficultés à suivre tous les contacts. Les populations vont être amenées à bouger d'une région à une autre", a fait savoir Dr. Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des opérations d'urgences sanitaire (COUS).

Dr. Bousso a invité les Sénégalais à prendre en compte que la COVID-19 est toujours présente dans le pays, en respectant les mesures barrières.

"Le nombre de cas graves peut connaître une hausse. Si la maladie se propage, les personnes vulnérables seront plus touchées. Et les hôpitaux ne pourront pas les prendre en charge", a prévenu le directeur du COUS.

"Il faut que tout le monde comprenne que la maladie est toujours là, qu'on n'est pas encore sorti de l'auberge. On risque d'avoir beaucoup plus de décès. Donc, il nous faut veiller à la protection des groupes vulnérables. Sinon on peut avoir une situation qui risque d'être plus dramatique", a précisé le Pr Bousso.

A ce jour, le Sénégal compte 4.249 cas confirmés, dont 47 décès et 2.512 guéris depuis l'apparition de la pandémie le 2 mars. Sur ces 4.249 cas confirmés, dont 3.719 cas contacts suivis, 435 cas issus de la transmission communautaire et 95 cas importés.

Le président sénégalais Macky Sall a invité vendredi ses compatriotes "à ne pas baisser la garde" malgré la décision du gouvernement de l'assouplissement des restrictions de riposte contre le COVID-19. Le Sénégal est toujours en état d'urgence et ses frontières aériennes restent fermées jusqu'au 30 juin.

Le port du masque est obligatoire dans tous les espaces publics, surtout à Dakar, épicentre de la pandémie dans ce pays ouest-africain. 

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Source: Agence de presse Xinhua
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