Tunisie : le haut pouvoir législatif débat de la situation inquiétante en Libye (SYNTHESE)

Par : Lisa |  Mots clés : Tunisie,parlement,débat,Libye
French.china.org.cn | Mis à jour le 03-06-2020

L'Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement tunisien) a tenu mercredi une séance plénière exceptionnelle consacrée à la politique extérieure de la Tunisie en relation avec la crise en Libye, a constaté un correspondant de Xinhua.

A l'ouverture de la séance par le président du Parlement, Rached Ghannouchi, des altercations se sont déclenchées entre certains députés et environ une heure plus tard, M. Ghannouchi a décidé d'ajourner cette session et d'inviter les chefs des blocs parlementaires à une réunion d'urgence pour se mettre d'accord sur des questions litigieuses.

Cette plénière reçoit l'attention des différents cercles politiques et partisans du pays, alors qu'elle intervient au milieu d'un débat qui s'intensifie sur la position officielle de la Tunisie par rapport au développement des événements actuels en Libye.

Pour certains observateurs locaux, cette plénière n'est autre qu'un "écran" pour une audience parlementaire solennelle visant le président du Parlement suite à ses félicitations adressées au chef du gouvernement d'union nationale libyen, Fayez el-Sarraj, au lendemain de la récupération de la base aérienne al-Watya, à plus de 100 km au sud-ouest de la capitale libyenne Tripoli.

Pour rappel, le bureau du Parlement tunisien avait décidé le 22 mai de tenir cette session plénière après avoir examiné le projet de liste soumis par le bloc du Parti constitutionnel libre (17 députés) sur le refus d'une intervention étrangère en Libye.

Cette liste a été soumise après une controverse qui a démarré le 4 mai, lorsque le parti avait soumis une pétition en forme de motion de censure visant à déclarer le rejet par le Parlement de l'ingérence étrangère en Libye, outre le refus catégorique de l'installation d'une base logistique sur le sol tunisien susceptible de faciliter la mise en œuvre de cette intervention.

Le 6 mai, ce même parti avait ajouté un point supplémentaire à ladite pétition au sujet de soupçons autour de M. Ghannouchi, portant sur des communications avec des parties étrangères en dehors des circuits diplomatiques officiels.

Sept partis politiques tunisiens ont manifesté leur mécontentement quant à ces félicitations, à savoir le Courant populaire, le Parti des travailleurs, Tunisie en avant, le Parti socialiste, le Parti national démocrate socialiste, le Pôle démocratique moderniste et le parti Al-Baath.

Depuis le 21 mai, l'onde de condamnation ne cesse de s'élargir avec l'arrivée de quatre blocs parlementaires, notamment ceux des partis Qalb Tounes (Au cœur de la Tunisie), Tahya Tounes (Vive la Tunisie) et la Réforme et l'avenir.

La donne s'est aggravée davantage avec la toute récente demande déposée par le Parti constitutionnel libre portant sur le retrait de la confiance à M. Ghannouchi.

Présidente du Parti constitutionnel libre, Abir Moussi a déclaré ce mercredi que plus de 150.000 citoyens ont signé une pétition pour retirer la confiance au président du Parlement.

D'après elle, "la demande de retrait de la confiance à Ghannouchi n'est pas seulement une simple requête du parti, mais celle de la majorité des citoyens qui se veulent de plus en plus convaincus quant à certaines menaces potentielles, pesant lourd sur la sécurité nationale du pays".

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Source: Agence de presse Xinhua
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