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Les émeutes américaines pourraient créer de nouveaux cas de COVID-19

French.china.org.cn | Mis à jour le 03. 06. 2020 | Mots clés : épidémie,George Floyd,COVID-19
30 mai 2020, Washington D.C. : des manifestants sont rassemblés devant la Maison-Blanche après la mort de George Floyd. [Crédit photo : Xinhua]

Les manifestations en masse à travers les Etats-Unis à la suite de la mort de George Floyd risquent d’ajouter de l’huile sur le feu en ce qui concerne l’épidémie déjà majeure de coronavirus dans le pays, affirme un spécialiste américain, qui souligne le lien de causalité entre l’épidémie virale et les manifestations actuelles. 

Au cours de ces derniers mois, la propagation terrible du coronavirus a forcé de nombreuses personnes aux Etats-Unis à appliquer des règles de distance sociale et à s’imposer un confinement. Cependant, alors que la propagation du virus n’a pas encore été enrayée, des Américains à travers tout le pays ont décidé de se rassembler pour exprimer leur colère face à la mort d’un Afro-Américain aux mains de la police. Cet incident a mis le feu aux poudres des problèmes raciaux profondément enracinés aux Etats-Unis. 

« Les manifestations de masse et les grands rassemblements risquent d’accélérer la propagation du virus aux Etats-Unis, de nombreux manifestants ne tenant pas compte des règles de distanciation sociale et certains ne portant même pas de masque », note Chen Xi, un professeur associé en santé publique à l’Université de Yale.

En ce qui concerne l’ampleur de l’augmentation possible des cas, le professeur estime que cela dépend largement des conditions dans les différentes villes. A New Haven dans le Connecticut, les manifestants portaient généralement des masques, mais ce n’était pas forcément le cas dans d’autres villes. D’après les spécialistes de la santé, lorsque des personnes toussent, éternuent ou même parlent fort, le virus peut se transmettre par le biais de gouttelettes transmises dans l’air. 

Jan Malcolm, la Commissaire à la santé du Minnesota, a averti que les manifestations allaient très probablement alimenter les nouveaux cas d’infections par le virus. Jeudi dernier, cet Etat a enregistré 35 morts − son niveau journalier le plus élevé depuis le début de l’épidémie − et 29 supplémentaires le jour suivant.

Lundi, les Etats-Unis ont recensé 18 850 nouveaux cas de COVID-19, portant le nombre total de cas confirmés à 1,79 million. Le pays possède le nombre le plus élevé de cas de coronavirus à l’échelle mondiale. 

Répondant à une question concernant la hausse des risques sanitaires potentiels aux Etats-Unis, l’épidémiologiste de l’OMS, Maria Van Kerkhove, a indiqué que les contacts étroits pouvaient renforcer le risque de propagation du COVID-19.

« Au départ, les Américains n’ont pas vraiment pris au sérieux le COVID-19, continuant à faire du sport et à promener leur chien malgré les recommandations du gouvernement de rester confinés. […] Depuis que les émeutes ont éclaté, pratiquement plus personne ne parle ou ne se soucie de la prévention du virus », raconte Huang Ruoyi, un étudiant chinois de l’Université du Minnesota. 

Selon lui, les Chinois de Minneapolis ne sortent quasiment plus de chez eux : « On plaisante en disant que c’est comme une quarantaine pour les émeutes imposée en plus de la quarantaine pour le coronavirus [mais] ça devient de plus en plus violent. »

Keisha Lance Bottoms, la maire d’Atlanta en Géorgie (l’une des dizaines de villes américaines touchées par les manifestations de ces derniers jours), a lancé un appel aux manifestants : « Si vous étiez dehors à manifester la nuit dernière, il vous faudra probablement être dépisté cette semaine pour le COVID. »

Dans certains endroits, comme Los Angeles, les émeutiers ont vandalisé des pharmacies fournissant des kits de test aux acides nucléiques. D’après Chen Xi, ce genre de vandalisme sape les capacités d’une ville à dépister le virus, ce qui finira par engendrer une hausse du nombre de personnes infectées. Il y a donc un lien de causalité entre l’épidémie de virus et les manifestations de masse actuelles.

Le professeur ajoute que la violence inhabituelle dont font preuve les manifestants pourrait être en partie due à un relâchement de leurs émotions et leurs colères réprimées et stockées pendant la période de quarantaine et de distanciation sociale pour le COVID. 

« Je n’ai jamais vu les Américains confinés aussi longtemps. Ces plus de deux mois de confinement ont, dans une certaine mesure, injecté une énergie psychologique négative, qui a été libérée lors des manifestations. A de nombreux égards, les manifestations de masse sont également un résultat du COVID-19 », explique-t-il.

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Source:french.china.org.cn