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L’intégration européenne face à une épreuve de taille avec le COVID-19

French.china.org.cn | Mis à jour le 21. 04. 2020 | Mots clés : COVID-19,intégration européenne


L’Europe est une zone gravement touchée par le COVID-19 qui s’est propagé dans le monde entier. Aucun des 27 Etats membres de l’Union européenne (UE) n’a été épargné, l’Italie et l’Espagne étant les pays les plus gravement touchés. Cette épidémie est non seulement un grand défi pour la santé publique des pays européens, mais aussi une épreuve de taille pour l’intégration européenne.

Au début de cette catastrophe, les pays de l’UE ont adopté le « chacun pour soi » avant que les dirigeants de l’UE ne prennent rapidement conscience des difficultés. Le 2 avril, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dit regretter que chaque Etat membre de l’UE n’en ait fait qu’à sa guise au stade initial de l’épidémie. L’Italie est le pays européen qui a été le plus gravement touché. Mme von der Leyen a écrit dans une lettre ouverte publiée dans « La Repubblica », en Italie : « Les pays européens ne se rendaient pas compte avant cela que l’Europe ne pourra gagner cette guerre contre l’épidémie qu’en s’unissant, que seule l’unité permettra de gagner. Il faut admettre qu’au début de la crise, trop de gens n’ont pensé qu’aux problèmes dans leur propre pays… ». Elle a déclaré que face à l’épidémie, « maintenir la distance sociale est essentiel à notre sécurité, mais la distance entre les pays européens a mis le monde en danger ».

La fracture entre l’Europe et les Etats-Unis se creuse

Les Etats-Unis, alliés de l’Europe, ont agi unilatéralement en ne se préoccupant que d’eux-mêmes dans les moments critiques, ce qui a permis aux pays de l’UE de voir clairement la situation et de réaliser l’importance de « s’unir et de se sauver par ses propre moyens ».

La « guerre pour s’accaparer les masques » entre l’Europe et les Etats-Unis, qui a connu des épisodes répétés, a provoqué un fort mécontentement au sein des pays européens. La présidente du Conseil régional d’Île de France, Valérie Pécresse, a révélé que « les Américains se sont emparés en payant le prix fort des masques dont nous avions confirmé la commande ». Elle a souligné que comme la France ne les a pas payés, elle n’a pas subi de perte financière, mais l’action américaine a empêché les Français d’obtenir ces masques. Jean Rottner, le président du Conseil régional du Grand Est, a précisé : « Les Américains sont apparus directement sur la piste de l’aéroport et ont acheté les marchandises que nous avions commandées en payant 3 à 4 fois plus cher et en liquide. Nous avons été contraints de nous battre ». Le site de l’hebdomadaire allemand « Der Spiegel » a rapporté que 200 000 masques récemment commandés par l’Allemagne avaient été interceptés par les Etats-Unis à Bangkok, en Thaïlande. L’Allemagne avait déjà payé à l’époque, mais les masques ont été rachetés par les Etats-Unis à un prix plus élevé. Andreas Geisel, ministre de l’Intérieur du Land de Berlin, a déclaré que l’Allemagne enquêtait sur les problèmes de chaîne d’approvisionnement de ces masques et accusait les Etats-Unis de « piraterie moderne ». Les analystes ont souligné que cette « guerre des masques » était le reflet de la politique unilatéraliste du gouvernement américain et qu’elle aura un impact négatif sur les relations entre les Etats-Unis et ses alliés.

Face à la pandémie, il serait logique que les Etats-Unis et l’Europe coopèrent dans la lutte contre l’épidémie. Cependant, M. Trump a soudainement annoncé sans consultation préalable avec l’Europe qu’à partir du 13 mars, tous les voyages vers les Etats-Unis de ressortissants européens, à l’exception de ceux du Royaume-Uni, seraient suspendus au motif que de nombreux patients aux Etats-Unis ont été infectés par des voyageurs européens. L’UE s’est montrée extrêmement contrariée et a publié une déclaration soulignant que face à l’épidémie, la coopération était nécessaire plutôt que toute action unilatérale, ajoutant que l’UE s’opposait à l’interdiction de voyager unilatérale imposée par les Etats-Unis et prise sans consultation.

Ces dernières années, l’administration Trump a poursuivi la politique « America First », exigeant de ses alliés qu’ils respectent pleinement les intérêts des Etats-Unis. Les Etats-Unis étendent désormais cette politique à la riposte à l’épidémie, ce qui reflète une fois de plus la mentalité « America First » de leur gouvernement. Un article publié dans le journal « Le Monde » a souligné que l’épidémie de COVID-19 ouvrait un « nouveau champ de bataille » dans les relations transatlantiques pleines de contradictions, dénonçant un « égoïsme national » et l’abandon pur et simple du multilatéralisme.

Les relations transatlantiques ont continué de décliner depuis l’arrivée au pouvoir de M. Trump. Cette épidémie a encore une fois creusé la fracture dans les relations entre l’Europe et les Etats-Unis, ce qui souligne une fois de plus l’urgence de renforcer l’unité au sein de l’Europe et de faire conjointement face aux défis.

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Source:french.china.org.cn