(COVID-19) Le président français monte au front dans la "guerre" contre l'épidémie (SYNTHESE)

Par : LIANG Chen |  Mots clés : France-coronavirus
French.china.org.cn | Mis à jour le 26-03-2020

Le chef de l'Etat français Emmanuel Macron s'est rendu mercredi à Mulhouse, dans le Grand Est, région frappée de plein fouet par l'épidémie de COVID-19, où il a visité l'hôpital de campagne de l'armée qui y a été installé pour désengorger le centre hospitalier de la ville alsacienne. Lors d'une allocution télévisée, il a exhorté les Français à "l'unité", annoncé le lancement de l'opération "Résilience" et promis un "plan d'investissement massif" pour l'hôpital.

L'image est forte et hautement symbolique. Pour la première fois depuis le début de l'épidémie, le président français a enfilé un masque de protection contre le nouveau coronavirus devant les caméras, à son arrivée mercredi en fin d'après-midi.

La ville alsacienne, et le Grand Est dans son ensemble, sont en première ligne face à l'épidémie : le dernier bilan de l'Agence régionale de santé fait état de 2.722 hospitalisations, dont 595 patients en réanimation dans la région, tandis que 407 personnes sont déjà décédées.

A l'échelle nationale, le COVID-19 a causé la mort de 1.331 patients à l'hôpital (soit une augmentation de 231 morts par rapport à la veille), et 2.827 patients étaient mercredi soir en réanimation sur un total de 11.539 malades hospitalisés, a indiqué le directeur général de la Santé Jérôme Salomon lors de son point de presse quotidien. Les chiffres des autorités ne prennent pas en compte les nombreux décès qui se produisent dans les maisons de retraite.

A l'issue d'une visite de près de trois heures pendant laquelle il a notamment rencontré le personnel hospitalier ainsi que des élus, le président Macron s'est exprimé lors d'une allocution télévisée devant les tentes de l'hôpital de campagne de l'armée installé dans l'urgence la semaine dernière sur le parking du centre hospitalier de Mulhouse.

C'est la première fois que ce type de structure, habituellement utilisé en zone de guerre, est déployé sur le territoire national. Elle accueille pour le moment 10 personnes placées en réanimation.

"La nation tout entière est mobilisée, la mobilisation des services de l'Etat est totale afin que nos services de santé puissent faire face à la vague. L'Agence régionale de santé a lancé un appel aux personnels soignants, auquel plus de 1.000 ont répondu dans la région (...) Les respirateurs sont arrivés, un déploiement complet a été fait, nous avons mis en place dans cette région une organisation, une méthode inédite qui sera répétée partout. Un train médicalisé sera affrété pour transférer à nouveau une vingtaine de patients", a déclaré le chef de l'Etat après avoir rendu hommage solennellement à l'ensemble des soignants et en particulier aux premières victimes qui sont à déplorer dans leurs rangs.

"Ici, nous avons fait bloc pour soigner, pour sauver, c'est en faisant bloc que nous pourrons faire face en Corse, puis demain dans les Hauts-de-France, en Bourgogne-Franche-Comté, en Ile-de-France, en outre-mer aussi, où des situations extrêmement tendues sont en train d'arriver et où la même organisation se met en place", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a exhorté à plusieurs reprises les Français à "l'unité" pour faire face à la propagation de l'épidémie et à ses conséquences. "Je vous ai dit, il y a quelques jours, que nous étions engagés dans une guerre contre un ennemi invisible, et ce territoire porte les morsures de celui-ci. Une guerre, on s'engage tout entier, on se mobilise dans l'unité. Je vois dans notre pays les facteurs de divisions, les doutes, alors que nous devons avoir une obsession : être unis pour combattre le virus, et j'en appelle à cet engagement, et vous avez un gouvernement à la tâche, combattant", a-t-il dit.

"Nous en sommes en guerre et face à ce pic de l'épidémie qui est devant nous j'ai décidé sur proposition du chef d'état major de créer l'opération Résilience, distincte de Sentinelle qui continue de lutter contre le terrorisme. Cette opération sera entièrement consacrée à l'aide et au soutien à la population ainsi qu'au service public dans les domaines de la logistique et de la protection", a annoncé le chef de l'Etat français, qui a également rendu hommage à l'engagement des armées.

Dans le cadre de cette opération, l'hélicoptère amphibie Mistral sera envoyé dans le sud de l'océan Indien et l'hélicoptère Dixmude dans la zone Antilles-Guyane, a-t-il indiqué.

Il a par ailleurs promis qu'à l'issue de cette crise, "un plan massif d'investissements et de revalorisation des carrières sera lancé pour l'hôpital". L'automne a été marqué en France par une très forte crise sociale dans le monde hospitalier qui s'est traduite par de nombreuses grèves et manifestations avec le mot d'ordre : "sauvons l'hôpital".

Le chef de l'Etat ne s'est pas exprimé sur le prolongement du confinement entamé le 17 mars dernier. La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a indiqué mercredi que l'exécutif annoncerait sa décision "dans les prochains jours". Le Conseil scientifique, dans un avis rendu public mardi, a jugé "indispensable" de prolonger le confinement, suggérant une durée totale "d'au moins six semaines".

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: Agence de presse Xinhua
Retournez en haut de la page