Un virus n'a pas de nationalité et la discrimination, ce n'est pas la médecine (SYNTHESE)

Par : Yann |  Mots clés : COVID-19,discrimination
French.china.org.cn | Mis à jour le 02-03-2020

"Un virus n'a pas de nationalité!" n'a de cesse de répéter sur les réseaux sociaux et sur les plateaux de télévision la journaliste Linh-Lan Dao de la chaîne FranceInfo, très impliquée dans le mouvement JeNeSuisPasUnVirus, qui s'est organisé dès le début février sur la Toile pour dénoncer les stéréotypes et discriminations en tout genre ciblant la communauté asiatique en France dans le sillage de la propagation du nouveau coronavirus (COVID-19).

"La crise sanitaire du coronavirus entraîne dans son sillage une libération de la parole raciste dans les médias et sur les réseaux sociaux". Le message, posté sur Twitter le 27 janvier et relayé par la réalisatrice Amandine Gay, a très vite fait boule de neige et été massivement partagé.

Dans la foulée se sont multipliés les témoignages pour dénoncer les remarques et insultes racistes dont sont victimes des personnes d'origine asiatique sur la Toile, mais aussi en pleine rue. En moins d'une semaine, le hashtag JeNeSuisPasUnVirus est devenu bien davantage qu'un slogan. Le mouvement veut lever le voile sur les discriminations subies par la communauté asiatique.

En réalité, depuis le début de l'épidémie du nouveau coronavirus, les réseaux sociaux ont véhiculé un nombre considérable de fausses nouvelles dans les quatre coins du monde, aggravant le climat anxiogène et contribuant à la libération de la parole raciste. La responsabilité de certains médias traditionnels est également mise en cause. Ils ont déformé et sali les efforts de la Chine, propageant à nouveau la théorie du "péril jaune" et nourrissant un virus artificiel, qui est bien plus dangereux.

Par exemple, Walter Russell Mead, un éditorialiste au Wall Street Journal (WSJ), a écrit le 4 février que la Chine était "l'homme malade de l'Asie", ce qui a entraîné une vive réaction du ministère chinois des Affaires étrangères.

La référence péjorative à la Chine dans le titre a été rapidement critiquée à la fois dans le pays asiatique et à l'étranger. De fait, ce titre est si controversé que plusieurs rédacteurs du WSJ ont exprimé leur opposition.

Citant Catherine Ceniza Choy, professeur d'études ethniques à l'Université de Californie (Berkeley), la chaîne NBC News a rapporté que "l'association raciste des corps chinois en tant que porteurs de la maladie" a des racines dans les craintes exprimées par les suprémacistes blancs et nativistes face à la migration asiatique de la fin du XIXe siècle.

"Concernant l'épidémie de coronavirus, le matraquage médiatique autour de l'épidémie et le caractère anxiogène du virus ont conduit à une psychose et un rejet des personnes chinoises", a confié à Xinhua Lise Garnier, responsable de la communication à l'association SOS Racisme.

"La seule chose que nous ayons à craindre, c'est la crainte elle-même", a dit John Van Fleet, un chercheur américain à l'Université Jiaotong de Shanghai, citant l'ancien président américain Franklin D. Roosevelt.

"Dans la nature humaine, les sentiments, en particulier la peur, l'emportent parfois sur la rationalité", a-t-il expliqué. "Nous avons des dictons en anglais comme 'faites confiance à vos sentiments' et 'suivez votre cœur'. C'est exactement ce que les gens ne devraient pas faire dans ce genre de situation".

"Il est essentiel d'exploiter la puissance de la science pour maîtriser cette épidémie" du COVID-19, a récemment indiqué à Genève Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), appelant par ailleurs chacun à être guidé "par les faits et non par la peur, par la science et non les rumeurs".

"Toute discrimination envers les personnes asiatiques, ou perçues comme telles, ou toute autre race ou ethnicité est contraire au droit de l'UE. La Commission (européenne, ndlr) ne tolérera aucune discrimination raciale sous quelque forme que ce soit", a assuré la commissaire européenne à l'Egalité Helena Dalli lors d'un débat au Parlement européen. De nombreux eurodéputés ont également appelé à la solidarité avec le peuple chinois dans sa lutte contre l'épidémie.

Depuis l'apparition du COVID-19, la Chine a accompli d'énormes efforts pour prévenir et traiter le virus, notamment avec la mise en place de mesures de quarantaine rigoureuses à travers le pays pour en minimiser l'impact. Elle a rapidement isolé et séquencé le virus, partageant sa séquence génétique avec l'OMS et d'autres pays. Un tel partage est d'une grande importance pour le développement de kits de diagnostic spécifiques dans d'autres pays, a salué le patron de l'OMS.

"Tout le monde doit reconnaître les efforts remarquables déployés par la Chine pour résoudre ce problème", a noté le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, Mark Lowcock, dans un entretien accordé à Xinhua.

Il a par ailleurs jugé "extrêmement sages" les propos du représentant permanent de Chine auprès de l'ONU, Zhang Jun, appelant la communauté internationale à "accroître la confiance mutuelle, favoriser la prise de conscience d'une communauté de destin pour l'humanité, s'opposer à la politisation des problèmes de santé et ne laisser aucun foyer ou espace à tout commentaire raciste, discriminatoire ou stigmatisant".

"Ils représentent pleinement le point de vue des Nations Unies selon lequel le virus ne connait pas de frontières. Le virus ne fait pas de distinction entre une sorte de personne et une autre sorte de personne. Le virus a le potentiel d'affecter tout le monde", a dit M. Lowcock.

Pour de nombreux épidémiologistes, la prévention et la lutte contre les épidémies en cette ère de mondialisation profonde constituent un défi global de santé publique et la communauté internationale doit travailler ensemble pour ériger un muraille de fer devant elles. De la variole au COVID-19 en passant par Ebola, la lutte contre les épidémies constitue pour l'humanité une guerre perpétuelle au cours de laquelle la science et la collaboration constituent les seuls recours.

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Source: Agence de presse Xinhua
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