De nombreux jeunes camerounais se sont rassemblés lundi devant l'ambassade de France à Yaoundé pour dénoncer les propos récemment tenus par le président français sur la crise anglophone du Cameroun, que les manifestants jugent paternalistes et déplacés.
Le Cameroun est capable de résoudre ses problèmes en tant que pays indépendant, mais pas sous la direction d'une quelconque puissance étrangère, a indiqué Doret Ndongo, l'un des manifestants.
Samedi dernier au Salon de l'agriculture de Paris, le président français Emmanuel Macron a été interpellé par un activiste camerounais sur la question de la crise humanitaire qui sévit dans la partie anglophone du Cameroun depuis 2017.
En réponse, le président français a affirmé qu'il avait "mis la pression" sur son homologue camerounais Paul Biya sur ce dossier, et qu'il va encore lui mettre "le maximum de pression pour que cette situation cesse".
Dans une déclaration publiée dimanche dernier, le gouvernement camerounais a dénoncé le comportement "insensé et irresponsable" de l'activiste, et a condamné "une certaine inféodation" que représente ce comportement et "qui ne saurait (...) exister entre Etats souverains".
La minorité anglophone représente environ 20% de la population camerounaise. Depuis 2017, des séparatistes armés cherchent à créer un Etat dans la partie anglophone du Cameroun. Ils se heurtent aux forces de défense et de sécurité, entraînant une crise humanitaire majeure au détriment de la population locale.
