L'envoyé de l'ONU pour le Yémen met en garde contre l'escalade de la violence dans le pays

Par : Lisa |  Mots clés : ONU-Yémen-crise
French.china.org.cn | Mis à jour le 19-02-2020

L'envoyé des Nations Unies pour le Yémen, Martin Griffiths, a déclaré mardi devant le Conseil de sécurité que la violence s'intensifiait dans le pays, avertissant dans le même temps que les efforts de paix risquaient de s'effondrer.

"Le dur labeur accompli par les parties risque sérieusement d'être réduit à néant", a affirmé M. Griffiths, tout en notant que les combats entre les rebelles houthis et les forces fidèles au gouvernement ont éclaté le 19 janvier après des mois de calme relatif depuis la signature d'un accord en décembre 2018, qui devait ouvrir la voie à des pourparlers de paix plus larges visant à mettre fin à la guerre.

"La situation dans ce pays est devenue de plus en plus dramatique au cours du mois dernier, les deux parties ayant annoncé des objectifs militaires ambitieux et échangé une rhétorique violente", a expliqué M. Griffiths au Conseil par vidéoconférence depuis Genève.

"Malgré les assurances que les parties croient en une solution politique pacifique, leurs actions actuelles sont en contradiction directe avec cela", a-t-il noté, se disant préoccupé par le fait que l'escalade pourrait menacer la situation déjà fragile à Hodeida.

Il a dit craindre que, tandis que la Mission des Nations Unies en soutien à l'accord d'Hodeida (UNMHA) s'efforce de maintenir la coopération entre les parties, l'escalade puisse remettre en cause ses efforts pour maintenir le calme dans cette ville portuaire.

Toutefois, a-t-il déclaré, malgré la situation militaire difficile, les parties se sont rencontrées à Amman, la capitale jordanienne, entre le 10 et le 16 février et sont convenues d'échanger des prisonniers et des détenus comme un engagement ferme à réunir les familles avec leurs proches.

Les deux premiers vols du pont aérien médical ont également transporté 28 patients de Sanaa ayant besoin d'une assistance médicale à l'étranger, a-t-il indiqué, notant que malgré ce signe d'espoir, des milliers de personnes ayant besoin de soins médicaux à l'étranger restent encore à Sanaa.

Tous les commentaires des dirigeants yéménites soulignent un principe fondamental, celui selon lequel "la paix ne peut émerger que d'un compromis politique entre les deux parties à travers un processus dirigé par les Nations Unies", a-t-il fait remarquer.

Selon M. Griffiths, l'engagement dans le processus des Nations Unies doit être inconditionnel et ne peut être secondaire par rapport aux gains militaires, surtout lorsqu'il n'y a pas de solution militaire.

"Mais une réduction de la violence ne suffit pas", a-t-il ajouté, appelant les parties à s'unir autour d'une vision impliquant un gouvernement inclusif, un processus de transition politique, un secteur militaire et de sécurité qui protège les Yéménites, et l'acceptation que les inimitiés doivent cesser même lorsque des différences subsistent.

L'envoyé des Nations Unies au Yémen a négocié un accord entre le gouvernement du Yémen et les rebelles houthis en Suède, qui comprend un cessez-le-feu et un retrait des troupes dans la ville portuaire de Hodeida, mais la récente flambée de violence entre les deux parties a mis en péril la médiation visant à instaurer la confiance entre les deux côtés.

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Source: Agence de presse Xinhua
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