Trois manifestants ont été tués, et des dizaines de manifestants et de membres des forces de sécurité blessés lundi à Bagdad et dans plusieurs autres villes du pays, dans un contexte d'intensification des manifestations anti-gouvernementales contre la corruption, le chômage et le manque de services publics, a déclaré un responsable du ministère de l'Intérieur.
"Les derniers rapports sur les victimes de la journée à Bagdad ont révélé que trois manifestants - dont l'activiste Yousif Sattar - ont été tués, et que jusqu'à 54 manifestants ont été blessés", a indiqué le responsable à Xinhua sous couvert de l'anonymat.
La plupart des victimes ont été tuées ou blessées lorsque les forces de sécurité ont tenté d'empêcher les manifestants de bloquer l'autoroute Mohammed al-Qassim, qui relie le centre-ville à plusieurs quartiers de l'est de la capitale.
Les manifestations se sont également poursuivies dans les provinces de Babil, Najaf, Karbala, Dhi Qar, Diwaniyah, Wasit, Maysan et Bassorah, où les manifestants ont bloqué des routes et des institutions gouvernementales, a indiqué la presse locale.
Les manifestations anti-gouvernementales ont connu une nouvelle escalade dimanche soir, des centaines de jeunes irakiens en colère ayant intensifié leurs protestations en raison de la lenteur du processus de réforme demandé par les manifestants.
Ces nouvelles manifestations ont de fait éclaté après l'expiration d'un ultimatum d'une semaine adressé par les manifestants à la classe politique. Le 13 janvier, les manifestants de Nasriyah et de plusieurs autres villes irakiennes avaient en effet donné aux différentes formations politiques du pays un délai d'une semaine pour former un nouveau gouvernement pour remplacer celui du Premier ministre intérimaire Adel Abdoul Mahdi.
