L'Iran promet une « vengeance terrible » après la mort du général Soleimani dans une frappe américaine

Le général iranien Qasem Soleimani a été tué le 3 janvier lors d'une frappe américaine sur l'aéroport international de Bagdad, amenant Téhéran à promettre une « vengeance » et faisant considérablement monter les enchères dans les tensions déjà élevées entre Téhéran et Washington.

L'ayatollah Ali Khamenei, le chef suprême de l'Iran, a rapidement promis une « vengeance terrible » pour la mort du général Soleimani, la plus forte escalade à ce jour dans une guerre par procuration redoutée entre l'Iran et les États-Unis sur le sol irakien.

De son côté, le Pentagone a déclaré que c’est le président américain Donald Trump qui a ordonné « l’assassinat » de Qasem Soleimani. A Bagdad, l'ambassade des États-Unis a quant à elle exhorté tous les citoyens américains à quitter l'Irak « immédiatement ».

Tôt vendredi, une salve de missiles a atteint l'aéroport international de Bagdad, frappant un convoi appartenant aux puissants Hachd al-Chaabi, une force paramilitaire irakienne. Quelques heures plus tard, le Corps des gardiens de la révolution a annoncé que Qasem Soleimani « était tombé en martyr dans une attaque des États-Unis contre l'aéroport de Bagdad ce matin ». La frappe a également causé la mort d'Abou Mahdi al-Muhandis, chef adjoint des Hachd al-Chaabi.

La Chine accorde une grande attention à cet incident, a déclaré le même jour Geng Shuang, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

« La Chine exhorte toutes les parties concernées, en particulier les États-Unis, à garder leur calme et à faire preuve de retenue pour éviter une nouvelle escalade des tensions », a-t-il dit, ajoutant que « La Chine s'oppose toujours à l'usage de la force dans les relations internationales et soutient que toutes les parties doivent respecter les principes de la Charte des Nations Unies et les normes fondamentales des relations internationales ».

M. Geng a également noté que la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Irak doivent être respectées, de même que la paix et la stabilité au Moyen-Orient et dans la région du Golfe doivent être maintenues.

La Russie a quant à elle averti le 3 janvier que l'action des États-Unis en Irak augmenterait les tensions au Moyen-Orient.

« L’assassinat de Soleimani ... est une initiative aventurière qui va augmenter les tensions dans toute la région », ont ainsi déclaré les agences de presse RIA et Novosti, citant le ministère russe des Affaires étrangères, ajoutant que « Soleimani a servi la cause de la protection des intérêts nationaux de l'Iran avec dévotion. Nous exprimons nos sincères condoléances au peuple iranien ».

Vendredi, le Premier ministre irakien par intérim, Adel Abdel Mahdi, a aussi critiqué la frappe américaine, disant dans un communiqué que « L'assassinat d'un commandant militaire irakien à un poste officiel est une agression contre l’Irak, son État, son gouvernement et son peuple ».