Tunisie/gouvernement : deux partis bien représentés au parlement se retirent des pourparlers

Par : Justine |  Mots clés : news
French.china.org.cn | Mis à jour le 06-12-2019

A quelques jours de la date limite de l'annonce de la nouvelle composition gouvernementale (14 décembre), deux partis bien représentés au parlement tunisien, le Mouvement du peuple (15 sièges) et le Courant démocrate (22 sièges) ont déjà décidé de se retirer des pourparlers menés par le Chef du gouvernement désigné Habib Jemli, en raison de ce qu'ils qualifiaient de "manque de sérieux" et de la non-satisfaction de certaines conditions.

Lors d'une conférence de presse, ce vendredi à Tunis, le chef du Courant démocrate, Mohamed Abbou, a annoncé qu'il se retirerait des consultations, déjà en cours depuis le 18 novembre écoulé pour former le gouvernement, en raison de ce qu'il qualifie de "blocage de l'horizon", d'autant plus que les trois conditions posées par son parti n'ont pas été satisfaites.

M. Abbou a rappelé que son parti avait demandé, pour confirmer sa participation au nouveau gouvernement, l'obtention de trois portefeuilles, à savoir ceux de la Réforme administrative, de l'Intérieur et de la Justice.

"Le chef du gouvernement désigné a, initialement, donné son accord de principe pour ce qui est des ministères de la Justice et de la Réforme administrative avant de changer d'avis ultérieurement et d'offrir beaucoup moins que ce qui a été espéré", a indiqué Mohamed Abbou.

Dans ce contexte, M. Abbou a déclaré que son parti "ne pouvait pas poursuivre les consultations" mais allait accorder tout son appui au chef du gouvernement désigné "s'il tenait ses promesses de respecter la loi, garantir son application et de lutter contre la corruption", pour reprendre les propos du président du Courant démocrate.

De son côté, le secrétaire général du Mouvement du peuple, Zouhaier Maghzaoui, a déclaré vendredi que son parti avait officiellement décidé de suspendre sa participation aux pourparlers sur la formation du prochain gouvernement en raison de l'incapacité de M. Jemli à répondre aux propositions du mouvement et bien à gérer cette phase de négociations.

Dans une déclaration relayée par la presse locale, M. Maghzaoui a indiqué que le Mouvement du peuple "faisait état de la persistante de l'ancienne méthode en matière de formation du gouvernement, outre l'absence de sérieux et de conditions minimales garantissant le succès et pouvant proposer des solutions au peuple".

D'après le chef du Mouvement du peuple, "faire partie des négociations était, pour notre parti, une responsabilité et nous veillerons à ne pas répéter l'échec des gouvernements successifs".

"La méthode et l'approche adoptées dans la formation du gouvernement se veulent un prolongement de l'échec et conduiront, certes, aux mêmes résultats que les gouvernements s'étant succédé depuis la révolution, ce qui laisse beaucoup à douter de la capacité de M. Jemli et de son équipe à trouver des solutions aux grands défis dans tous les domaines", a commenté M. Maghzaoui.

Et d'insister qu'il a pu constater l'incapacité du Premier ministre désigné à traiter de manière positive les propositions présentées et "sa détermination à reproduire cet échec (...) nous refusons de contribuer à l'approfondissement de la crise socioéconomique et à l'ancrage de la dépendance de la décision nationale à des parties étrangères".

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Source: Agence de presse Xinhua
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