La tentative des États-Unis de bloquer Huawei auprès de leurs alliés de l'OTAN est vouée à l’échec (experts)

Des experts chinois ont affirmé mardi que la tentative américaine de forcer les alliés de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à mettre sur liste noire des technologies 5G construites par des entreprises chinoises au nom de la cybersécurité était vouée à l’échec, dans la mesure où cela viole les intérêts nationaux des alliés et leurs besoins en technologies les plus modernes.

Les États-Unis devraient discuter des menaces présumées posées par la Chine, notamment par sa domination des réseaux de télécommunication 5G, lors de la rencontre du président américain Donald Trump avec ses alliés durant un sommet de l'OTAN à Londres mardi et mercredi.

La puissance croissante de la Chine dans les domaines militaire, économique et technologique pourrait être discutée lors du sommet, a indiqué Reuters.

Des observateurs chinois ont affirmé que la partie américaine avait menacé l'OTAN et qu’elle contraindrait ses alliés à choisir entre la Chine et les États-Unis, leur demandant de bloquer les réseaux 5G développés par des entreprises chinoises dans leurs pays.

Xiang Ligang, directeur général de l'Information Consumption Alliance, think-tank basé à Beijing, a déclaré au Global Times que les tentatives américaines seraient vouées à l'échec car l'adoption de la technologie 5G, une technologie dans laquelle les entreprises chinoises excellent, est une tendance inévitable.

M. Xiang a souligné que les fabricants chinois d'équipements de télécommunications, tels que ZTE et Huawei, avaient une longueur d'avance dans le développement de terminaux et d'infrastructures 5G par rapport à leurs concurrents mondiaux. En adoptant la 5G chinoise, les pays de l’OTAN pourraient réduire leurs coûts, a-t-il noté.

« Il n'y a pas de bon substitut à cette technologie dans les pays occidentaux, ce qui signifie que les alliés de l'OTAN n'auront d'autre choix que de choisir Huawei », a avancé M. Xiang.

Shen Yi, professeur à l'Université Fudan de Shanghai, a déclaré au Global Times que les tentatives des États-Unis échoueraient, leurs alliés pensant d'abord à leurs intérêts nationaux et leurs besoins technologiques avant leurs relations avec les États-Unis.

M. Shen a noté que les États-Unis étaient en train de perdre leur domination sur l'OTAN, alors que le média américain CNBC a rapporté lundi que le secrétaire général de l'organisation, Jens Stoltenberg, avait affirmé que l'alliance militaire ne voulait pas « créer de nouveaux adversaires ».

M. Shen a avancé que les tentatives américaines reposaient davantage sur l'intention politique de contenir le développement de la Chine, exagérant ainsi les menaces présumées de cybersécurité posées par le pays.

Dans un discours prononcé en septembre lors du sommet de l’Agence de la sécurité des infrastructures et de la cybersécurité, dans l’Etat du Maryland, le secrétaire américain à la Défense Mark Esper a averti les alliés de l'OTAN que l'utilisation de réseaux 5G développés par des entreprises chinoises « compromettrait les possibilités d'interopérabilité militaire et de partage de renseignements ».

Dans une interview accordée à The Economist en septembre, Ren Zhengfei, PDG de Huawei, s'est dit prêt à partager la technologie 5G.

Selon lui, l'acheteur de cette technologie peut modifier son code source, ce qui signifie que ni Huawei ni le gouvernement chinois n'auraient le moindre contrôle hypothétique sur une infrastructure de télécommunication construite à l'aide d'équipements de la société.

De plus en plus de pays, et même certains pays européens, ont commencé à rejeter les appels des États-Unis. Après que l'Allemagne a annoncé son intention de permettre à Huawei de construire des réseaux 5G, le Royaume-Uni semble être la prochaine puissance majeure en Europe susceptible d’accueillir des équipements Huawei.