Les pays les moins avancés (PMA), nations les plus pauvres du monde, devraient veiller à ce que les financements extérieurs soient dédiés aux priorités de leur développement national, en particulier à la transformation structurelle de l'économie, a suggéré mardi la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans un rapport.
Selon le Rapport 2019 sur les pays les moins avancés, la transformation structurelle de l'économie, soit "la réallocation des ressources productives, en particulier de la main-d'œuvre, du capital et des terres, au profit d'activités et de secteurs plus productifs", joue un rôle crucial de catalyseur du développement durable.
"Pour atteindre les objectifs de développement durable et échapper à la dépendance à l'égard de l'aide, les PMA ont besoin d'un financement extérieur axé sur la transformation structurelle de leur économie", a déclaré Mukhisa Kituyi, Secrétaire général de la CNUCED.
Selon le rapport, les pays en développement ont accès à une "nouvelle architecture de l'aide", avec un plus large éventail de sources de financement extérieures, mais cette situation a entraîné une complexité et une opacité accrues pour les pays les plus pauvres.
En outre, cette diversité de financement ne s'est pas traduite par des augmentations significatives du financement du développement, note le rapport.
La composition sectorielle de l'aide publique au développement continue d'être biaisée en faveur des secteurs sociaux, qui absorbent 45 % de l'aide totale, alors que les secteurs des infrastructures économiques et de la production ne reçoivent que 14 % et 8 % respectivement.
"Les liens entre le financement extérieur du développement et les priorités nationales de développement s'affaiblissent", a déclaré Rolf Traeger, chef de la section PMA de la CNUCED.
Pour inverser la tendance, la CNUCED a exhorté les PMA à renforcer la gestion de leur financement du développement.
En outre, le rapport a souligné que les PMA devraient clarifient la prise de décisions concernant l'allocation des ressources financières, la sélection des projets et la détermination des domaines et des questions prioritaires.
Il y a actuellement 47 pays sur la liste des PMA de l'ONU, qui est révisée tous les trois ans.
