Le déficit commercial de la France s'est détérioré de 1,5 milliard d’euros au 3e trimestre 2019 par rapport au trimestre précédent, atteignant 16 milliards d'euros, selon les chiffres publiés vendredi par les Douanes.
Ce chiffre s'explique avant tout par le recul des exportations (-0,9%), la faible croissance des importations (+0,2%). Les exportations françaises connaissent "une forte détérioration du solde avec l'Asie" au 3e trimestre, avec un accroissement du déficit de 2,3 milliards d'euros, à 10,4 milliards d'euros, dont 8,9 milliards avec la Chine, en raison "d'une forte diminution des livraisons d'avions vers tous les pays de la zone", ont expliqué les Douanes.
En Asie, les importations "ne progressent que très légèrement, à la faveur de produits automobiles en provenance du Japon et de Corée" et le solde diminue également avec le Brésil et le Canada, tandis que les soldes bilatéraux de la France sont à la hausse avec les pays fournisseurs de pétrole (Libye exceptée), les Etats-Unis (+0,6 milliard) et l'Union européenne (+1,1 milliard).
Le rebond des exportations automobiles et aéronautiques vers l'Espagne et l'Allemagne dans le cadre de chaînes de valeur intégrées participe de ce mouvement, ainsi que le faible dynamisme des importations en provenance de tous les pays de l'UE.
Le solde avec le Royaume-Uni s'améliore de 0,7 milliard ce trimestre, mais les échanges avec ce pays "sont extrêmement chahutés depuis quelque temps, du fait d'achats de précaution en anticipation d'une hypothétique sortie de l'UE", ont indiqué les Douanes à propos du Brexit.
D'autre part, le commerce extérieur français subit "le contrecoup des livraisons exceptionnelles de matériel militaire le trimestre précédent. Ces phénomènes sont en partie compensés par la diminution du cours du Brent, qui tire à la baisse le montant des importations d'énergie et de produits chimiques", a-t-il également été précisé.
Si l'importante exportation de matériel militaire au 2e trimestre explique un quart de la baisse au 3e trimestre, c’est avant tout le solde des produits manufacturiers qui pèse sur le commerce extérieur français : avec une baisse de 2,1 milliards au 3e trimestre 2019, il subit la plus forte dégradation depuis le début 2017, ont expliqué les Douanes.
Les soldes aéronautique (-1 milliard) et automobile (-0,9 milliard) expliquent quasiment à eux seuls cette détérioration. Ce résultat est en partie compensé par l'évolution du solde énergétique (+1,1 milliard au 3e trimestre 2019) qui connaît sa plus forte hausse depuis le 2e trimestre 2017.
La hausse des exportations de biens de consommation (boissons et joaillerie) et la progression de l'excédent pharmaceutique depuis le début de l'année contribuent à compenser le déficit commercial.
Sur un cumul de 12 mois glissants à la fin septembre, le déficit commercial de la France est limité à 58,5 milliards d'euros, contre 63,2 milliards l'an passé, ont souligné les Douanes.
