Tunisie: les grandes lignes de la philosophie du nouveau président de la République (SYNTHESE)

Par : Norbert |  Mots clés : Tunisie-président
French.china.org.cn | Mis à jour le 24-10-2019

Investi officiellement ce mercredi président de la République tunisienne, Kais Saied, professeur de droit constitutionnel, devient ainsi le deuxième président élu par son peuple après le décès de l'ex-président Beji Caïd Essebsi, décédé le 25 juillet.

En tant que candidat indépendant à la présidence, Saied a gagné le second tour avec 72,71% des suffrages, en battant Nabil Karoui, chef du parti "Qalb Tounes" (coeur de Tunisie).


PROFESSEUR CONSTITUTIONNEL


Saied est né le 22 février 1958 à Beni Khiar, dans la province de Nabeul (nord-est). Il est marié et père de trois enfants.

Diplômé en droit international de la Faculté de droit et de sciences politiques de Tunis et titulaire d'un diplôme universitaire international en droit constitutionnel, Saied est professeur à la Faculté de sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis.

Il a été secrétaire général de l'Association tunisienne de droit constitutionnel entre 1990 et 1995 et vice-président de cette même association en 1995.

Dans les années 1990, Kais Saied était directeur du département de droit général à l'Université de Sousse, membre du groupe d'experts du secrétariat de la Ligue arabe et expert à l'Institut arabe des droits de l'homme.

En tant que professeur constitutionnel, il a été membre du comité d'experts chargé d'examiner le projet de nouvelle Constitution tunisienne de 2014.

Lors de la rédaction de la Constitution, il est apparu à la télévision avec une image d'intellectuel public et un langage formel. Pendant ce temps, il s'est tenu à l'écart de la vie politique.


UN PROFIL BAS AU SOMMET DU POUVOIR


Bien qu'il soit également l'auteur de nombreux ouvrages et articles traitant du droit constitutionnel, Saied était à peine connu avant le premier tour de l'élection présidentielle du 15 septembre.

Il convient de noter qu'il n'est pas soutenu par quelconque parti politique d'autant plus qu'il a mené une campagne modeste s'appuyant non pas sur une présence médiatique importante, mais sur un porte-à-porte électoral avant de décider de ne pas faire campagne au second tour vu que son rival fut encore incarcéré jusqu'à deux jours du scrutin.

Saied a tout de même obtenu la première place au premier tour de l'élection présidentielle du 15 septembre, remportant 18,4% des voix. Un sondage sortie des urnes lui a accordé la confiance de plus du tiers des votes des jeunes.

Dans une interview diffusée à la télévision centrale tunisienne, "Watanya1" (Nationale 1), le 26 septembre 2019, il a déclaré que la campagne de soutien qu'il avait reçue sur les réseaux sociaux était totalement spontanée et n'était que le résultat d'une nouvelle forme de révolution qu'il a qualifiée de "légitime".

Dans ce contexte et contrairement aux autres candidats, Saied n'a pas organisé de réunions publiques pendant sa campagne. Il s'est rendu dans une centaine de villes pour établir des contacts personnels et directs avec les électeurs.

En ce qui concerne le soutien présumé de certaines parties étrangères, Saied a déclaré qu'il n'était en contact avec aucune partie étrangère, affirmant qu'il n'avait même pas de passeport pour quitter le pays.


LÉGISLATION ET DÉCENTRALISATION


En ce qui concerne les droits des femmes, Kais Saied a assuré qu'il n'était pas question de revenir en arrière, ajoutant que les réalisations des femmes tunisiennes, de l'enfance et de la scène culturelle constituaient une ligne rouge à ne pas dépasser.

Pour la question de l'homosexualité, Saied considère que ces minorités sont libres tant qu'elles manifestent leur homosexualité dans des espaces privés éloignés des espaces publics.

"Les valeurs et les traditions doivent être protégées au sein de l'école et des espaces publics", défend Kais Saied.

Le nouveau chef d'Etat tunisien plaide pour un changement radical des institutions, une plus grande décentralisation du pouvoir et une éventuelle réforme de la Constitution.

Il a déclaré qu'il ne proposait pas de projet, mais plutôt des mécanismes juridiques capables de répondre aux demandes du peuple tunisien. 

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Source: Agence de presse Xinhua
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