Le nouveau président tunisien Kaïs Saïed a été officiellement investi mercredi en prêtant serment au siège de l'Assemblée des représentants du peuple (Parlement).
"Le nouveau président de la République a déjà accompli les trois étapes fondamentales à savoir la déclaration de ses biens, l'engagement de ne pas cumuler ses fonctions avec toute responsabilité partisane et finalement le serment présidentiel", a souligné le président par intérim du Parlement, Abdelfattah Mourou.
"Je jure par Dieu Tout-Puissant de sauvegarder l'indépendance de la patrie et l'intégrité de son territoire, de respecter la Constitution du pays et sa législation, de veiller sur ses intérêts et de lui devoir allégeance", a assuré le nouveau chef d'Etat tunisien, comme dicté par l'article 76 de la Constitution tunisienne.
"Notre peuple a surpris tout le monde (...) il a réussi une nouvelle révolution culturelle mais avec des outils purement légitimes", a fait observer M. Saïed.
"Aucune action ne peut être intentée en dehors de la loi (...) je serai le garant de la Constitution, notamment en ce qui concerne la suprématie du droit et le respect des libertés", a-t-il affirmé.
"Rassurez-vous, il n'y a aucun moyen de renoncer aux droits des femmes", a-t-il poursuivi, insistant sur le fait qu'outre les droits et libertés, la justice devait être instaurée "pour un peuple qui aspire à la liberté, qui recherche la justice avec la même force et la même détermination".
Il a ajouté que "le moment était venu de répondre aux aspirations des peuples et à leurs espoirs de liberté, de travail et de dignité nationale", tout en faisant l'éloge du rôle des organisations nationales en tant que force de suggestion pour pouvoir surmonter les crises.
Dans son discours, M. Saïed a énoncé une série d'engagements, à commencer par respecter la volonté du peuple et l'assister dans sa transition vers la prochaine étape de construction.
Le nouveau président tunisien a aussi insisté sur l'impératif d'aboutir à une sorte de transition de l'Etat de droit à ce qu'il qualifie de "société de droit". Selon lui, il est nécessaire de préserver les fondements de l'Etat via une justice sociale entre les différentes catégories tout en veillant sur la neutralité de celui-ci en le laissant à l'abri des intérêts et tiraillements politiques.
Pour M. Saïed, "force sera de préserver les richesses nationales, défendre l'économie nationale et contribuer dans sa relance mais particulièrement s'unir dans la lutte contre le terrorisme".
"La Tunisie est un Etat continu dans ses institutions et non dans les personnes qui les gèrent. Le pays adhère à tous les traités et conventions internationaux tout en les développant dans le respect des intérêts du pays", a-t-il assuré.
Après avoir prêté serment, le nouveau président tunisien s'est rendu au Palais présidentiel de Carthage (banlieue nord de Tunis) où l'attendait le président intérimaire, Mohamed Ennaceur, pour la passation de pouvoir.
Kaïs Saïed, professeur de droit constitutionnel né le 22 février 1958, est devenu le huitième président de la République tunisienne depuis son indépendance en 1956 et le deuxième chef de l'Etat élu directement depuis le soulèvement de 2011, après Béji Caïd Essebsi décédé le 25 juillet dernier.
Le président de la République tunisienne dispose des pouvoirs souverains pour déterminer les orientations générales de la défense et des affaires étrangères ainsi que pour assurer la sécurité intérieure de la République, en consultation avec le chef du gouvernement.
