Le président équatorien Lenin Moreno a annoncé samedi un couvre-feu et un contrôle militaire dans la capitale, Quito, au terme de dix jours de violentes manifestations antigouvernementales dans ce pays d'Amérique du Sud.
"J'ai ordonné un couvre-feu et une militarisation du district métropolitain de Quito. Cela entrera en vigueur à partir de 15h (20h GMT)", a-t-il tweeté, assurant que cette décision "facilitera l'action de la police contre les excès de violence intolérables".
M. Moreno a réaffirmé peu après sa décision dans une allocution télévisée.
"Nous allons rétablir l'ordre dans tout l'Equateur. Nous commençons par un couvre-feu à Quito. J'ai ordonné au commandement interarmées des forces armées de prendre immédiatement les mesures et opérations nécessaires", a-t-il lancé. "Tout est désormais parfaitement clair pour l'heure, même pour des groupes indigènes".
Ceux qui sont à l'origine des actes de violence et de vandalisme lors des manifestations "sont des trafiquants de drogue, des criminels, des Latin Kings (le plus grand gang d'Equateur, NDLR) et des correistas", a-t-il accusé en référence aux partisans de son prédécesseur Rafael Correa.
Lenin Moreno s'est dit favorable à ce que les groupes indigènes participent à un dialogue direct avec son gouvernement.
Le ministère de l'Intérieur a pour sa part demandé aux habitants de rester chez eux après l'annonce du couvre-feu.
Les autorités ont fait état de nouvelles perturbations causées par des manifestants qui réclament l'abrogation du décret No883, qui a mis fin aux subventions aux carburants depuis quatre décennies, entraînant une forte augmentation des prix de l'essence et du diesel.