La Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), créée à l'initiative de la Chine, a obtenu des résultats remarquables depuis son lancement il y a plus de trois ans, a confié vendredi à Xinhua le ministre luxembourgeois des Finances, Pierre Gramegna.
En marge de la réunion annuelle de l'institution financière à Luxembourg, organisée pour la première fois hors d'Asie, il a indiqué que le Grand-Duché était "heureux" d'avoir contribué à la création de la BAII, car cette banque "est une véritable réussite".
S'expliquant sur la motivation initiale à joindre la BAII, M. Gramegna a cité trois raisons principales : le multilatéralisme, le développement durable face au changement climatique et l'attractivité du Luxembourg auprès des fonds d'investissement.
Selon lui, le multilatéralisme est le seul moyen par lequel on peut résoudre des problèmes mondiaux tels que la pauvreté et le changement climatique.
L'Accord de Paris sur le changement climatique signé en 2015 et la BAII lancée l'année suivante sont deux événements multilatéraux qui résonneront au cours des prochaines années, a-t-il estimé.
Par rapport aux banques de développement multilatérales traditionnelles, la BAII, dont la devise est "allégée, propre et verte", offre une approche très moderne par rapport à la lutte contre le changement climatique, a noté Pierre Gramegna.
A son avis, comme tous les membres de la BAII sont signataires de l'Accord de Paris, il est nécessaire de travailler ensemble dans le cadre de l'institution pour prévenir le réchauffement de la planète.
En tant que deuxième pôle mondial des fonds d'investissement après les Etats-Unis, le Luxembourg gère au total plus de 5.000 milliards de dollars, ce qui pourrait contribuer à aider la BAII à atteindre son objectif, selon le ministre.
Le responsable luxembourgeois a précisé que la Banque européenne d'investissement (BEI) basée dans son pays avait émis la première obligation verte au monde en 2007, tandis que la bourse verte du Luxembourg (LGX), la plus grande plateforme exclusivement dédiée au financement durable, a été créée en 2016.
"Nous sommes des pionniers dans ce domaine depuis le début et nous continuons à innover", a dit M. Gramegna, appelant à faire progresser la part des fonds d'investissement durable sur les marchés financiers.
Le ministre a également dit apprécier l'efficacité opérationnelle de la BAII, de nombreux projets d'investissement en faveur du développement durable ayant ainsi été lancés ces trois dernières années grâce à sa gestion très serrée.
