Les négociations commerciales sino-américaines devraient reprendre la semaine prochaine

Selon les experts, il est peu probable que la Chine assouplisse sa position sur des questions concernant ses intérêts fondamentaux lors des prochaines consultations avec les États-Unis, alors que les deux pays s’apprêtent apparemment à reprendre les négociations la semaine prochaine.

À la suite de la réunion des principaux dirigeants au Sommet du G20 le mois dernier, Reuters a annoncé que de hauts représentants américains et chinois prévoyaient un retour imminent à la table des négociations pour tenter de résoudre leurs différends commerciaux.

Les discussions se poursuivront sérieusement la semaine prochaine, a déclaré le conseiller économique de la Maison Blanche Larry Kudlow lors d'un point de presse de mercredi. « Je ne sais pas quand. Ils sont au téléphone. Ils le seront cette semaine et ils organiseront des réunions en face à face », a-t-il affirmé.

De son côté, le porte-parole du ministère du Commerce, Gao Feng, a déclaré le 4 juillet, sans autre précision, que les équipes économiques et commerciales des deux pays étaient récemment en contact.

Wei Jianguo, ancien vice-ministre du Commerce, a pour sa part rappelé que la Chine était ouverte aux pourparlers de haut niveau avec les États-Unis, mais qu'elle ne ferait probablement pas de concessions sur des questions liées à ses intérêts fondamentaux. « La Chine ne tolérera jamais qu’un pays quel qu’il soit porte atteinte à ses intérêts fondamentaux », a déclaré M. Wei, ajoutant que ces intérêts fondamentaux comprenaient la souveraineté, la sécurité et le droit au développement. M. Wei est actuellement vice-président du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, un important groupe de réflexion du gouvernement.

Dans un livre blanc publié au mois de juin, le gouvernement chinois a décrit ce qu'il a appelé les demandes de Washington ayant conduit à un échec de la résolution des dissensions restantes. Par exemple, le gouvernement américain a insisté pour inclure des « exigences impératives » concernant les affaires souveraines de la Chine dans l'accord, ce qui n'a servi qu'à retarder l'avancement des négociations, a indiqué le rapport.

Chen Wenling, économiste en chef du Centre, a quant à lui rappelé que dans les négociations bilatérales, les deux parties doivent se traiter sur un pied d'égalité et que la souveraineté d'un pays ne pouvait être compromise.

Dong Yan, chercheur à l'Institut d'économie et de politique mondiales de l'Académie des sciences sociales de Chine, a déclaré : « Face aux incertitudes, la Chine doit poursuivre sur la voie de la réforme et de l'ouverture de ses objectifs. Cela peut aider le pays à accélérer atteindre une croissance de haute qualité ».

Wu Changqi, directeur exécutif de l'Institut de commerce international et de gestion de la Peking University, estime pour sa part que la Chine a réalisé de grands progrès dans la protection des droits de propriété intellectuelle et qu'elle continuera à le faire. « La Chine possède de riches ressources intellectuelles et une structure de marché complexe. Les multinationales ont accéléré la création de centres de recherche et développement en Chine ces dernières années », a-t-il souligné.