Antonio Tajani juge le principe du "spitzenkandidat" incontournable pour désigner le chef de la Commission européenne

Par : Lisa |  Mots clés : UE-sommet
French.china.org.cn | Mis à jour le 01-07-2019

Les 28 dirigeants européens, réunis dimanche à Bruxelles lors d'un sommet spécial, ont tenté de désigner les futurs dirigeants des institutions de l'Union européenne (UE) après un premier échec le 20 juin. Un exercice semblant encore plus difficile avec la remise en cause du principe du candidat tête de liste (spitzenkandidat).

Ce principe doit malgré tout être retenu, a pourtant martelé l'Italien Antonio Tajani, le président du Parlement européen, lors d'une conférence de presse dans la nuit du dimanche au lundi.

Cette position du membre du groupe conservateur (PPE) survient alors que les négociations, qui semblent houleuses, se poursuivent pour désigner aussi bien le président de la Commission européenne, que ceux du Parlement européen et du Conseil de l'UE ou encore le chef de la diplomatie européenne et le gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE).

Souvent remis en cause par certains chefs d'Etat et de gouvernement, dont le président français Emmanuel Macron, fort est de constater que le système du "spitzenkandidat" n'est pas encore mort.

En vertu du Traité de Lisbonne signé en 2007, "il incombe au Conseil européen d'indiquer au Parlement européen le nom des candidats sur la base des résultats des élections européennes", a rappelé M. Tajani.

Il a rappelé aussi que c'est ce système qui a été utilisé pour l'élection en 2014 de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne. "Son groupe politique (le PPE, NDLR) avait remporté les élections européennes et il avait été reconnu comme tête de liste ayant remporté la majorité des voix", a souligné M. Tajani.

L'une des conséquences de la résistance nouvelle au principe du "spitzenkandidat" est que la chancelière allemande Angela Merkel, qui soutenait la candidature de Manfred Weber (PPE), a dû accepter la décision prise lors de la réunion de ses pairs en marge du sommet du G20 à Osaka au Japon que M. Weber retire sa candidature à la présidence de la Commission européenne.

Il a été souligné à cet égard que M. Weber, tout comme les autres candidats, n'avait aucune majorité. En échange, il pourrait obtenir la présidence du Parlement européen. Un autre membre du PPE obtiendrait quand à lui la présidence du Conseil de l'UE (cénacle des 28 dirigeants de l'UE). Un compromis rejeté par le groupe de l'Alliance des démocrates et libéraux pour l'Europe (ADLE) dont les représentants ont réclamé à Osaka la présidence du Conseil de l'UE. Ce que Mme Merkel avait accepté au grand dam du PPE, qui l'a vivement critiquée lors d'une réunion juste avant le conseil européen extraordinaire de dimanche.

Dès lors, quel consensus les dirigeants européens vont-ils trouver pour respecter à la fois le traité de Lisbonne, tout en désignant des candidats adéquats? L'équation s'avère plus que compliquée.

La nuit sera sans doute longue pour les dirigeants européens. Quant à l'élection du président du Parlement européen, prévue pour mercredi, la situation semble davantage compliquée et ce sommet bruxellois risque ne pas être le dernier consacré à ce sujet épineux des postes à pourvoir.

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Source: Agence de presse Xinhua
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