Les gouverneurs américains veulent un accord commercial gagnant-gagnant avec la Chine

Plusieurs gouverneurs américains ont exprimé leur espoir de voir les Etats-Unis et la Chine bientôt conclure un accord commercial gagnant-gagnant afin de réduire les incertitudes et de rétablir la coopération bilatérale.

« Des 50 États américains, plus d'exportations destinées à la Chine proviennent de l’Etat de Washington que de n'importe quel autre État. Et de même, la Chine est notre principale destination d'exportation tous pays confondus », a déclaré Cyrus Habib, lieutenant-gouverneur de l'Etat de Washington à l’agence Xinhua en marge du 5e Forum sino-américain des gouverneurs qui vient récemment de prendre fin. 

« Notre relations avec la Chine est absolument cruciale et essentielle au succès que nous avons connus », a déclaré M. Habib. « C'est important pour les différents secteurs de notre économie dans leur totalité. » Quant à savoir comment il voyait la baisse du volume des échanges bilatéraux depuis le différend commercial, M. Habib a précisé « que c'est une préoccupation des deux côtés », ajoutant que les droits de douane additionnels sont définitivement « une source de stress » pour les entreprises chinoises et américaines. « Ce que veulent les entreprises et ce dont les travailleurs ont besoin, c'est de la prévisibilité et d'un environnement qui abaisse les obstacles », a déclaré le lieutenant-gouverneur.

L'ancien gouverneur du Missouri, Bob Holden, a également souligné qu’il s’agissait d’une perturbation, en expliquant que le centre des Etats-Unis, tourné vers l’agriculture, a été sévèrement touché par le conflit commercial.

M. Holden, actuellement président et directeur général de l’Association Chine-Centre des Etats-Unis, a déclaré à Xinhua que 18 des 20 Etats américains situés entre les Grands Lacs et le golfe du Mexique étaient « les plus durement touchés » par les droits de douane découlant des frictions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. Il estime qu’il y a « beaucoup d'inquiétude et de malaise » chez de nombreux producteurs de soja dans le Missouri, ainsi que dans d'autres régions agricoles. L'ancien gouverneur a exhorté les deux parties à résoudre le problème pour un retour à la normale. 

Le gouverneur du Kentucky, Matt Bevin, dont l'Etat a organisé le forum de trois jours, a exprimé les mêmes espoirs. « Il n'y a pas un seul gouverneur aux Etats-Unis, que ce soit d’autres gouverneurs ou moi-même, qui ne souhaite que ces accords soient conclus, et conclus rapidement », ajoutant que le différend commercial nuit aux entreprises en raison des incertitudes. « Si vous considérez que l'économie américaine et l'économie chinoise représentent ensemble 40 % du PIB mondial [...], il est essentiel que nous résolvions au niveau national tout ce qui sépare nos nations », a noté M. Bevin. « Il y a 9 000 personnes dans le Kentucky qui travaillent pour des entreprises chinoises et des centaines d’autres depuis ces derniers mois. C'est bien. J’en veux plus. J’en veux des milliers d'autres », a-t-il souligné.

Selon M. Holden, pour parvenir à un accord commercial, les deux parties « vont devoir se dire qu’elles ont toutes deux donné quelque chose et qu'elles en ont toutes deux retiré quelque chose ». « Je pense qu'ils doivent considérer cela du point de vue de ce que nous pouvons faire et de ce qu’ils peuvent faire tous deux pour servir à la fois nos intérêts personnels et ne pas nuire à la crédibilité de l'autre », a déclaré M. Holden.

M. Habib a repris à son compte les propos de l'ancien gouverneur du Missouri, estimant qu'un éventuel accord commercial devait être avantageux pour les deux parties. « Que devons-nous faire ? [...] C'est une conversation qui doit aller dans les deux sens », a-t-il remarqué, soulignant l'importance du respect mutuel qui est nécessaire « au cœur de toute négociation ». Il estime qu'un accord commercial devrait aider les deux parties à bien comprendre la dynamique du commerce à long terme, à renouveler et actualiser les règles d'engagement et à faire en sorte que « dans la mesure de nos moyens, nous facilitions les importations et les exportations ». 

M. Bevin a précisé que les deux gouvernements doivent s'assurer que l'accord commercial est « correct » et « solide », et que les deux parties « obtiennent quelque chose et donnent quelque chose ». L'accord commercial doit pouvoir durer des années, a noté M. Bevin, se disant confiant dans le règlement prochain du différend commercial.

« Au niveau national, il y aura des solutions », a dit le gouverneur du Tennessee, Bill Lee, estimant que les négociations seraient bénéfiques pour les deux pays et que son rôle était d'améliorer et de développer ces relations au niveau local. 

« Je suis très optimiste à ce sujet », a noté M. Habib, « car j'ai constaté que cela fonctionne et je sais que les deux gouvernements nationaux souhaitent vivement résoudre ce problème ». « Nous ne pouvons pas laisser quelque chose qui se produit en un jour ou une semaine déterminer notre vision des autres. Nous devons avoir une vision à long terme. »