Algérie : une élection présidentielle sans candidats

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Algérie,Présidentielle
French.china.org.cn | Mis à jour le 26-05-2019

Fait inédit dans l'histoire politique de l'Algérie, le délai de dépôt des dossiers de candidature pour l'élection présidentielle prévue pour le 4 juillet a expiré ce samedi à minuit sans qu'aucun candidat ne se manifeste.

Pourtant, ce ne sont pas les intentions de postuler au poste de premier magistrat du pays qui manquent. Un bilan du ministère de l'Intérieur a fait ressortir qu'un total de 77 lettres d'intention de se présenter ont été déposées, ce qui représente 74 candidats libres et trois candidatures émanant des partis politiques, à savoir l'Alliance nationale républicaine (ANR), le Front El Moustakbel (FM) et le Front algérien pour le développement, la liberté et l'équité (FADLE).

Sur ce nombre élevé de lettres d'intention de candidature, les prétendants n'ont, pour la majorité, pas réussi à réunir le nombre de signatures et de parrainages exigé par la loi pour déposer son dossier auprès du Conseil constitutionnel pour statuer.

Pour les deux formations politiques que sont l'ANR et le FM, qui affirment avoir rempli toutes les conditions légales à la candidature dont la collecte des signatures, elles ont décidé de suspendre leur participation à la présidentielle en suivant la voie du "rejet par de larges franges du peuple algérien du cadre dans lequel se déroulera l'échéance du 4 juillet".

En temps normal, le Conseil constitutionnel statue sur la validité des candidatures à la présidence de la République par décision dans un délai de dix jours à compter de la date de dépôt de la déclaration de candidature. Mais en pareille circonstance, la radio nationale a annoncé que le Conseil se réunit dimanche pour constater les faits. Légalement, aucun texte de loi (Constitution ou loi organique relative au régime électoral) ne prévoit cette situation d'impasse.

En réalité, la course à l'élection présidentielle a connu un premier faux départ dès son lancement : les partis nationaux d'envergure, toutes obédiences confondues, ou personnalités politiques connues n'y ont pas pris part.

L'absence des grandes formations politiques de la prochaine échéance est motivée par la grande contestation populaire qui rythme le pays depuis le 22 février, et qui exige par ailleurs le report de ce rendez-vous électoral étant donné qu'il est "impossible politiquement et techniquement" de l'organiser dans un contexte d'instabilité politique.

Le 20 mai dernier, le chef d'état-major de l'armée algérienne et vice-ministre de la Défense nationale, le général Ahmed Gaïd Salah, a déclaré contre vents et marées que l'élection présidentielle serait maintenue afin de "mettre un terme à tous ceux qui tentent de faire perdurer cette crise".

Le 2 avril, l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression de la rue, avait annoncé sa démission et annulé la présidentielle initialement prévue pour le 18 avril.

Moins d'une semaine plus tard, le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, a été désigné, selon la Constitution algérienne, chef de l'Etat par intérim. Ce dernier a appelé à l'organisation d'une élection présidentielle dans un délai de trois mois.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: Agence de presse Xinhua
Retournez en haut de la page