France/Européennes : une campagne fortement marquée par l'implication du président Macron et la présence de Steve Bannon (SYNTHESE)

Par : Norbert |  Mots clés : France-européennes
French.china.org.cn | Mis à jour le 22-05-2019

L'implication du président français Emmanuel Macron et le soutien de Steve Bannon, ex-conseiller spécial du président américain Donald Trump, au Rassemblement national (RN), sont entre autres faits marquants de la campagne pour les élections européennes. Celles-ci ont enregistré un nombre record de 34 listes en France, dont deux issues des "gilets jaunes".

A cinq jours des élections européennes prévues le 26 mai, le président français Emmanuel Macron est à nouveau monté au créneau pour demander aux Français de ne pas donner leur voix à ceux "qui ne veulent que détruire". "Ils (les nationalistes) ont voté contre tout ce qui est dans l'intérêt de la France. Leur projet affaiblit la France et divise l'Europe", a déclaré Emmanuel Macron dans une interview parue mardi dans la presse régionale.

Le chef de l'Etat accuse une nouvelle fois Marine Le Pen et ses alliés d'être des ennemis de l'Europe. "Je vois pour la première fois une connivence entre les nationalistes et des intérêts étrangers, dont l'objectif est le démantèlement de l'Europe", a-t-il indiqué.

M. Macron assume dans cette interview son implication dans la campagne et se justifie : "Je ne peux pas être un spectateur, mais dois être un acteur de cette élection européenne. Si en tant que chef de l'Etat je laisse se disloquer l'Europe (...) j'aurai une responsabilité devant l'Histoire", a dit Macron.

Le président français a signé son entrée officielle dans la campagne en s'attaquant le 9 mai dernier au RN qui était au coude-à-coude dans les sondages avec la liste de la majorité présidentielle. "Nos avons besoin de tout sauf d'avoir le Rassemblement national en tête", avait alors déclaré M. Macron, à l'issue du sommet européen en Roumanie. Le chef de l'Etat apparait également, seul, sur l'une des affiches de LREM avec le slogan : "Pour l'Europe ! Le 26 mai, je vote Renaissance".

Cette présence inhabituelle pour un chef de l'Etat dans la campagne est vivement critiquée par l'opposition qui estime qu'un président de la République est "garant de l'unité nationale" et par conséquent ne devrait pas s'impliquer dans la campagne.

L'autre fait inhabituel qui a marqué la campagne est la présence à Paris de l'ancien conseiller spécial de Donald Trump, Steve Bannon, qui a affiché publiquement son soutien à Marine Le Pen et son souhait de voir les nationalistes remporter ces élections en France et partout en Europe.

De quoi susciter une vive polémique en pleine campagne, portant notamment sur les liens de l'ex-stratège de Trump avec l'extrême droite française. Les opposants, surtout la majorité présidentielle, crient à l'"ingérence" et à la volonté manifeste de "diviser et d'affaiblir" l'Europe.

Outre ces faits marquants de la campagne, les élections européennes de 2019 ont la particularité d'enregistrer un nombre record de 34 listes nationales. Parmi ces listes, deux sont issues des "gilets jaunes", le mouvement citoyen qui proteste depuis maintenant six mois contre la politique fiscale et sociale du gouvernement.

Il s'agit de la liste dénommée "Alliance Jaune", dirigée par le chanteur Francis Lalanne, une des figures des "gilets jaunes" et la liste "Evolution citoyenne", conduite par l'artisan forgeron Christophe Chalençon, un autre leader du mouvement.

Autre liste inhabituelle dans ces élections, celle de "Une Europe au service des peuples", de l'Union des démocrates musulmans de France (UDMF). Dirigé par un certain Najib Azergui, ingénieur dans les Télécom, cette liste entend entre autres lutter contre l'islamophobie. Le reste des listes est partagé entre la gauche, les partis souverainistes, écologistes et pro européens.

La liste de la majorité présidentielle (LREM) et celle de l'extrême droite (RN) sont les deux grands favoris de ces élections, selon plusieurs sondages. Les dernières enquêtes publiées à seulement cinq jours du scrutin par Elabe pour BFMTV, annonce le RN en tête des intentions de vote avec 23,5%, devant LREM à 23%. Ils sont suivis des listes des partis Les Républicains (LR), 12,5%, d'Europe écologie les Verts, 8,5% et de La France insoumise, 8%. Selon la même enquête 15% des sondés n'expriment pas d'intention de vote et 34% des sondés pourraient encore changer d'avis.

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Source: Agence de presse Xinhua
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