Des experts kényans exhortent leur pays à investir dans la cybersécurité pour protéger les données
Des experts kényans en sécurité ont demandé mardi dans un rapport des investissements dans la cybersécurité afin de réduire le déficit de compétences et d'éviter l'augmentation des pertes liées à la cybercriminalité.
Selon Joseph Mathenge, directeur des opérations de Serianu, une entreprise de cybersécurité, les pertes liées aux activités de cybercriminalité au Kenya se sont élevées à 2,95 milliards de shillings (29,50 millions de dollars) en 2018, notamment du fait d'une pénurie de personnel qualifié pour faire face aux auteurs de ces infractions.
Il a demandé aux institutions de former leur personnel aux nouvelles tendances en matière de TIC et de les doter des outils et techniques nécessaires pour identifier et répondre aux pirates, ajoutant que la demande en personnel qualifié s'élevait à 10 000 personnes, alors qu'il n'y en a que moins de 2 000 aujourd'hui.
Le rapport a mis en évidence un processus de vérification faible du fait des compétences techniques insuffisantes du personnel, ce qui risque d'exposer les systèmes à un piratage malveillant, notant en outre que les cybercriminels ont continué de cibler les institutions financières, en particulier le secteur des services financiers, en raison de la mise en œuvre incertaine des systèmes et du manque de personnel technique.
La fraude informatique, la compromission de courriels et la fraude par chèque ont été les principales méthodes de cybercriminalité, suivies par le vol d'identité.
"La lutte contre la cybercriminalité ne peut être laissée aux seuls départements des technologies de l'information, elle nécessite des approches multispectrales, à la fois dans les institutions gouvernementales et dans le secteur privé", a de son côté déclaré le vérificateur général Edward Ouko, qui a officiellement lancé le rapport.
Il a ajouté que la plupart des organisations n'avaient pas encore pris conscience à quel point il est nécessaire de protéger leurs informations et l'institutionnalisation de la cybersécurité dans le monde universitaire afin d'inculquer les bonnes valeurs à un stade précoce.
"Il est nécessaire de commencer à diffuser les compétences suffisamment tôt dans nos institutions de formation technique et professionnelle telles que les écoles polytechniques", a-t-il dit.
