"La route des œufs" contribue à la réduction de la pauvreté à Madagascar (REPORTAGE)

Dès son arrivée, l'entreprise de BTP chinoise Zhongmei, chargée de la construction de "la route des œufs" au centre de Madagascar, a eu à coeur de résoudre les problèmes et d'aider la population locale à oublier l'ancienne route en mauvais état, a assuré Louis Firmin Rakotomenjanahary, le maire d'Antanetibe Mahazaza, une commune rurale située à moins de 30km d'Antananarivo, la capitale malgache.

"Les automobilistes, les motocyclistes et les cyclistes ne comptent plus que 20 à 30 minutes pour parcourir la section de 7 km. C'est une grande joie pour la population toute entière", s'est réjouit Louis Firmin Rakotomenjanahary dans une interview écrite accordée à Xinhua.

La rénovation de cet axe situé dans la banlieue nord-ouest d'Antananarivo est menée depuis sept mois dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) proposée par la Chine. Zhongmei y apporte des techniques de construction avancées, s'engageant à recruter environ 300 employés locaux.

UNE OPPORTUNITÉ DE RELANCE ECONOMIQUE

Ce projet est très attendu par les riverains qui souffrent depuis longtemps des mauvaises conditions de transport. Poussiéreuse et défoncée, la vieille route est le seul axe de transport quotidien pour les 30.000 habitants des trois communes adjacentes, dont 80% vivent de l'aviculture.

Safidy Andriamisaina, un aviculteur d'Antanetibe Mahazaza, l'une de ces trois communes, raconte que les œufs se vendent toujours à moitié prix quand ils sont endommagés et que sa voiture doit être réparée chaque mois à cause de l'état de la route. La réhabilitation de celle-ci représente donc un espoir et une joie pour les habitants locaux.

Selon les chiffres officiels, une fois que les travaux seront achevés, la "route des œufs", mesurant 19 km, permettra de transporter environ 150.000 œufs par jour et garantira des échanges fluides pour une quarantaine de gros producteurs locaux.

Selon M. Rakotomenjanahary, ce projet a permis à beaucoup de jeunes de trouver des emplois diversifiés comme maçon, manœuvre, gardien et chauffeur de gros et petits camions, engins et voitures légères. Il les a qualifiés d'"avenir de la commune et initiateurs du développement".

"Ma vie a changé depuis que je travaille dans cette entreprise parce que les frais de scolarité de mes enfants sont payés à temps. Nous avons de l'épargne à la maison, pas comme autrefois", a confié à Xinhua Randrianasolo Michel, chef de chantier chez Zhongmei.

En outre, a martelé le maire, le commerce et les services situés le long du trajet ont connu un nouvel élan, tels qu'une poissonnerie, un point de vente de provende, des hôtels, des opérateurs téléphoniques et un prestataire de TV par satellite. Tout cela a fait de la commune un endroit attractif et prometteur.

UN PONT DE L'AMITIÉ SINO-MALGACHE

Outre le développement économique, la "route des œufs" est un pont pour l'amitié sino-malgache qui a résisté à de rudes épreuves et s'est consolidée au cours du projet.

"Notre mission ici est de construire la route, mais nos relations avec les Malgaches sont fantastiques, pas seulement celles entre employeurs et employés mais aussi avec la population locale", a déclaré Wu Yong, directeur général de Zhongmei à Madagascar.

La saison des pluies à Madagascar a lieu chaque année de novembre à avril, ce qui rend la route extrêmement glissante et entraîne de sérieux problèmes de circulation. Plusieurs voitures sont parfois tombées en panne dans la boue, s'est rappelé M. Rakotomenjanahary, notant que "ce sont les Chinois qui ont sorti leurs engins pour venir en aide et apporter des solutions".

"Auparavant, la commune payait cinq à six personnes pour réparer les nids-de-poule pendant la saison des pluies, mais cette fois-ci, c'est la société Zhongmei qui envoie directement ses employés et ses engins" pour les reboucher. "Les bénéfices sont pour nous, les Malgaches", a-t-il ajouté.

Ce projet fait partie des multiples échanges entre les deux pays. Depuis l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et Madagascar en 1972, les deux parties ont noué une amitié profonde et durable et ont coopéré dans des domaines tels que le commerce, l'aide médicale, les échanges culturels et les infrastructures.