Football/Tunisie: les "Aigles de Carthage" devront s'envoler au dernier carré d'as de la CAN 2019 (INTERVIEW)

Par : Yann |  Mots clés : Football-Tunisie-CAN
French.china.org.cn | Mis à jour le 25-03-2019

Tout récemment qualifiée (vendredi écoulé) pour la phase finale de la CAN 2019 (Coupe d'Afrique des Nations) de football prévue, cet été en Egypte, la sélection tunisienne semble avoir, selon certains analystes sportifs, un fort potentiel pour décrocher sa deuxième CAN de son histoire après celle de 2004 à Tunis mais surtout d'essayer de rompre avec un certain "complexe" qu'en est la qualification au dernier carré d'as après une absence en demi-finale depuis 2004.

"Les Aigles de Carthage (petit nom de la sélection tunisienne) se veulent parmi les sérieux favoris de cette nouvelle CAN 2019 bien que des détails ont empêché une bonne prestation dans les dernière éditions (...) tous les ingrédients de la réussite sont désormais là pour être sacré en Egypte", a souligné Khaled Mouelhi, ancien internaitonal de la sélection tunisienne.

Intégrant la sélection tunisienne depuis les catégories des jeunes (cadets en 1996, juniors en 1998 puis olympique en 2004 et jusqu'à 2013 en sélection A tunisienne), Khaled Mouelhi était l'un des éléments-clé au sein de la formation des "Aigles". il avait parcouru une expérience professionnelle en Norvège avec le club de Lillestrom.

Dans une interview exclusive accordée ce dimanche à Xinhua, Khaled Mouelhi pense que "d'après le niveau actuel des Aigles, le minimum requis est, certes, une demi-finale pour ainsi dépasser l'obstacle des quarts de finale".

A l'issue du tour éliminatoire de la CAN 2019 (parachevé vendredi avec l'ultime journée), la Tunisie s'est qualifiée en tant que première de son groupe (J) avec 15 points devançant le pays organisateur, l'Egypte (13 points), aussi qualifiée.

"Il s'agit d'une qualification attendue et amplement méritée à la lumière d'un certain décalage au titre du niveau footballistique entre la Tunisie et l'Egypte d'un côté et les deux autres sélections, le Niger et l'Eswatini (anciennement connue par le Swaziland)", a commenté Mouelhi.

Le nouveau sélectionneur national de la Tunisie, le Français Alain Giresse avait nommé une liste élargie de 26 joueurs dont 17 internationaux évoluant dans des championnats étrangers (dont la France, la Belgique, la Grèce, la Turquie, l'Allemagne, l'Arabie saoudite et l'Egypte).

"Je peux bien remarquer que 80% des joueurs ayant disputé le tour éliminatoire de la CAN 2019 ou encore, ceux ayant défendu les couleurs tunisiennes lors du dernier mondial russe se trouvent dans cette liste (...) mieux encore, le retour du gardien chevronné Aymen Balbouli ainsi que notre vedette Youssef Msakni demeurent des renforts de taille", a dit l'ancien joueurs des "Aigles de Carthage".

Evoquant un éventuel croisement entre l'école française en matière de style de jeu et les spécificités tactico-techniques du joueur tunisien, Mouelhi se veut persuadé que "cette hypothèse s'avère évidente du fait qu'au moins 60% des internaitonaux tunisiens évoluaient en France".

D'ailleurs, a-t-il poursuivi, "les réussites accomplies par l'élite nationale tunisienne (football) ont été l'œuvre de sélectionneurs français à savoir Henry Kasperczak, finaliste de la CAN 1996 face à l'Afrique du Sud et surtout Roger Lemerre, champion d'Afrique en 2004 avec la Tunisie : les deux techniciens se sont qualifiés, à l'époque, en Coupe du monde".

"Bien qu'il n'a pas un palmarès exceptionnel, Alain Giresse détient certes un nom de renommée particulièrement en Afrique où il prenait les rênes de plusieurs sélections de ce continent de par sa large expérience en matière d'entrainement".

Finalement, selon Mouelhi, "ce sont les qualités des joueurs qui retracent et définissent le système de jeu encore les choix tactiques de leur coach et non pas le contraire [...] depuis presque deux ans, les spécificités du joueur de l'élite tunisienne s'avèrent assez claires : style pas trop athlétique à l'anglais, plutôt technique, posé avec un football adapté à leur technicité".

Comparativement avec ses "rivales" traditionnelles (Maroc, Algérie et Egypte), la sélection tunisienne devrait, impérativement, compter voire même parier sur les talents et les capacités de ses expatriés évoluant à l'étranger, estime Khaled Mouelhi.

En connaissance de cause, Mouelhi insiste sur le fait que "le coach national tunisien devra tirer le maximum de profit, lors de la CAN 2019, des potentiels des expatriés, surtout ceux évoluant en haut niveau (les premières divisions européennes) dont le rythme est assez intensif que les joueurs locaux".

"A titre d'exemple, explique Mouelhi, le volume de jeu réel (intensité de jeu fournie lors des 90 minutes par les joueurs, ndlr) lors d'un match de football en championnat local tunisien ne dépasse pas les 30 minutes alors qu'en haut niveau européen, ce volume peut atteindre les 70 à 80 minutes sur les 90 possibles".

Même au niveau des clubs tunisiens, "ceux qui possèdent des joueurs ayant une formation footballistique européenne font d'une année à l'autre les premières marches sur les podiums des différentes compétitions locales à savoir le championnat et la coupe de Tunisie". 

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Source: Agence de presse Xinhua
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