Maroc : Les mariages des mineurs s'élèvent à plus de 25.000 cas en 2018

Par : Sofia |  Mots clés : Maroc-mariage-mineur
French.china.org.cn | Mis à jour le 23-03-2019

Les contrats de mariages impliquant des mineurs au Maroc s'élèvent à 25.514 cas en 2018, soit 9% de tous les contrats de mariages conclus la même année, a annoncé vendredi à Rabat le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar.

Ce phénomène accuse une baisse par rapport à l'année 2011, où il avait enregistré 35.031 mariages de mineurs contractés (13% des mariages), mais demeure tout de même "important et effrayant", reconnait le ministre, qui s'exprimait lors d'une rencontre nationale sur le thème de l'abolition de l'exception légale permettant le mariage des moins de 18 ans.

Lors de cette rencontre, initiée sous le thème "Mariage des mineures : Abolir l'exception...rétablir la norme", les intervenants ont plaidé pour "l'abrogation" des dispositions ouvrant la voie à ce type de mariages.

Sur cette question, le Code de Statut personnel n'est pas "en phase avec la Constitution et les engagements internationaux du Maroc", a affirmé Amina Bouayach, Secrétaire générale du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH).

"Nous sommes avec la majorité. Et cette majorité veut l'abolition de l'exception", a lancé pour sa part Ahmed Chaouki, délégué ministériel aux droits de l'Homme.

La rencontre s'inscrit dans le cadre d'une campagne nationale sur le mariage des mineurs, lancée le 6 mars 2019. Ce chantier mené par le CNDH a pour finalité "d'aboutir sur un avis consultatif" autour de la question.

Selon José Luis Herrero Ansola, Chef du bureau du Conseil de l'Europe, l'élément économique et social est un facteur encourageant le mariage de mineurs dans beaucoup de pays et probablement aussi au Maroc. "Le phénomène n'est pas uniquement le résultat d'une volonté des concernés, mais aussi parce qu'il y a un besoin économique, qui se dérive de l'utilisation de l'enfant". Une réalité "cruelle" mais qui n'est pas "concevable".

Pour le représentant européen, il existe également "un problème de consentement". C'est même "l'origine du problème", ajoute-il, faisant remarquer qu'il "est paradoxal qu'on demande 18 ans pour pouvoir conclure des contrats commerciaux, voter aux élections...tout en permettant à un enfant de douze ans de prendre la décision la plus importante de sa vie". F

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Source: Agence de presse Xinhua
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