RDC : l'ONU conclut à de possibles crimes contre l'humanité sur le territoire de Yumbi

Par : Norbert |  Mots clés : RDC,ONU,crimes
French.china.org.cn | Mis à jour le 13-03-2019

Les attaques intercommunautaires commises entre le 16 et le 18 décembre 2018 en République démocratique du Congo (RDC) pourraient constituer des crimes contre l'humanité, a-t-on appris des conclusions d'une mission d'enquête spéciale sur le territoire de Yumbi, dans la province de Mai-Ndombe, à l'ouest du pays.

"L'enquête a conclu que les crimes répertoriés à Yumbi pouvaient constituer des crimes contre l'humanité, de meurtre, de torture, de viol et d'autres formes de violences sexuelles, ainsi que de persécution", a indiqué dans un communiqué le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme. Selon l'enquête, les attaques intercommunautaires perpétrées sur quatre sites distincts avaient été planifiées et exécutées avec le soutien des chefs coutumiers.

Face à ces "crimes atroces", la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a appelé à ce que des mesures soient prises pour poursuivre les responsables afin d'éviter de nouvelles effusions de sang. "Il est essentiel de veiller à ce que les auteurs soient punis, et que les nombreuses femmes, enfants et hommes victimes de ces terribles violences obtiennent justice et assistance", a-t-elle déclaré.

L'enquête a pu confirmer qu'au moins 535 hommes, femmes et enfants avaient été tués et 111 autres blessés dans les villes de Yumbi, Bongende et Nkolo II. En outre, près d'un millier de bâtiments, principalement des maisons ainsi que des églises, des écoles et des centres de santé ont été détruits ou pillés. Parmi eux figurent le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui avait décidé de reporter les élections générales dans deux zones. L'équipe d'enquêteurs n'a pas pu se rendre au Camp Nbanzi où des attaques auraient également été rapportées. Le nombre réel de victimes serait probablement plus élevé, car de nombreux corps ont vraisemblablement été jetés dans le fleuve Congo.

L'ONU précise qu'il n'est possible de confirmer le nombre de personnes toujours portées disparues. Près de 20.000 personnes auraient été déplacées par ces violences, dont 16.000 se seraient réfugiées en République du Congo voisine.

La Haute-Commissaire Bachelet appelle le gouvernement de la RDC à établir un dialogue entre les communautés Banunu et Batende. "Un processus indispensable pour apaiser les conflits intercommunautaires et prévenir de nouvelles violences", a-t-elle indiqué.

De son côté, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en RDC, Leila Zerrougui, a appelé à ce que des mesures immédiates soient prises afin de rétablir l'autorité de l'État sur le territoire de Yumbi et créer les conditions de retour sûr et volontaire des personnes déplacées. "La présence neutre d'institutions de l'Etat, y compris de la police, est importante pour maintenir l'ordre public et prévenir le risque de nouvelles violences", a déclaré Mme Zerrougui. Une présence particulièrement indispensable dans la perspective des élections législatives, nationales et provinciales dans le territoire de Yumbi qui ont été retardées en raison des violences et qui doivent se dérouler le 31 mars. 

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Source: Agence de presse Xinhua
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