L'économie marocaine soumise à rude épreuve en 2019

Par : Vivienne |  Mots clés : Maroc-économie
French.china.org.cn | Mis à jour le 23-02-2019

L'année 2019 mettra l'économie marocaine à rude épreuve, la croissance économique devant passer sous la barre des 3% bien loin du top de 2015 où le taux de croissance s'est situé à 4,8%. Ce ralentissement est attribuable aux aléas pluviométriques pour ce qui est du secteur agricole, épine dorsale de l'économie marocaine, et à une offre à faible contenu en technologie et en capacité d'exportation, peu créatrice d'emplois qualifiés et peu contributive à la réduction des inégalités sociales et territoriales.

Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), les chiffres avancés pour 2019 sont basés sur les hypothèses d'une campagne agricole moyenne, d'un baril de pétrole à 70 dollars en moyenne envisagé par la loi de finances 2019 et d'un ralentissement de la demande extérieure adressée au Maroc à 4% de croissance en 2019 après 4,8% en 2018.

L'institution prévoit pour 2019, une croissance du PIB de 2,9% contre une estimation de 3,1% en 2018. En 2017, la croissance s'est établie à 4,1%. Il y aurait donc une décélération d'une année à l'autre, sur trois ans, ont fait remarquer des observateurs locaux.

Au cours de l'année 2018, le royaume a, plus ou moins, pu tirer son épingle du jeu dans un monde en mutation rapide. Un monde où aucun pays n'a pu échapper aux conséquences des inégalités croissantes, de la diminution de la classe moyenne, de la fragilité du multilatéralisme et de la perspective imminente d'une nouvelle crise financière. En dépit de la résilience de l'économie nationale, l'année 20018 a affiché une croissance molle, une aggravation des déficits commercial et budgétaire, un recul des réserves en devises et une hausse des prix.

Pour 2019, la baisse prévue du taux de croissance économique serait le résultat d'un tassement de la croissance de la valeur ajoutée du secteur primaire. Cette croissance devrait s'établir à 0,3% en 2019 contre 3% estimés pour 2018 qui a connu une bonne campagne agricole.

L'augmentation du PIB non agricole devrait s'améliorer à 3,2% après 3,1% en 2018. Pour le HCP, la reprise est encore lente en raison du ralentissement persistant dans certains secteurs importants comme le bâtiment et les travaux publics.

Par conséquent, la création d'emplois devrait rester limitée, conduisant à une hausse du chômage. Cette hausse peut être importante si le taux d'activité de la population en âge de travailler ne baisse pas comme prévu, selon des experts en la matière.

Pour ce qui est de l'activité agricole, l'actuelle campagne a débuté dans des conditions atmosphériques particulières en raison d'un début de campagne très pluvieux. Mais, cette pluviométrie a subi le contrecoup d'un déficit généralisé combiné d'une hausse sensible de l'amplitude thermique en décembre.

Dans ces conditions, le HCP retient dans le cadre du budget économique prévisionnel 2019 l'hypothèse du retour probable d'une pluviométrie hivernale conforme à la saison normale. Et tenant compte de la poursuite de la dynamique de croissance des cultures irriguées et du redressement de l'avicole, le repli de l'activité agricole se limiterait à -0,4% seulement en 2019.

Quant aux activités non-agricoles, elles devraient poursuivre leur tendance haussière à 3,2% en 2019, soit un tout léger bond de 0,1% par rapport à l'année écoulée, bénéficiant des activités traditionnelles du secteur secondaire, notamment industrielles et minières et d'un secteur tertiaire, dont la croissance devrait passer à 3,1% en 2019, profitant en particulier d'un renouveau du dynamisme du secteur touristique.

Les perspectives économiques nationales pour 2019 se basent ainsi sur des hypothèses afférentes aux nouvelles tendances de l'environnement international, notamment l'évolution des prix des matières premières et de la demande mondiale adressée au Maroc.

Sur le plan des échanges extérieurs du Maroc, l'évolution des importations des biens et services en 2019 serait impactée par l'effet multiplicateur du dynamisme de la consommation et de l'investissement.

Toutefois, les importations en volume devraient s'accroître de 6,2% contre 7,1% en 2018, alors que le rythme d'accroissement des exportations devrait se situer aux alentours de 6,9%.

Des observateurs économiques estiment que le rythme de croissance de cette année ne permettra pas au pays de résorber un certain nombre de difficultés liées entre autres, au chômage et aux inégalités sociales et régionales.

Le Maroc est confronté à de nombreux défis d'ordre social notamment la réduction du taux de chômage, la priorisation des politiques sociales et des programmes de protection sociale, l'accélération du processus du dialogue social et l'appui du pouvoir d'achat des citoyens outre la poursuite des grands chantiers et des stratégies sectorielles en vue de garantir les conditions de décollage économique et le soutien à l'investissement et à l'entrepreneuriat.

Ceci passe immanquablement par la dynamisation de l'économie nationale, la promotion des investissements directs étrangers (IDE), la réduction du déficit budgétaire, la gestion prudente de l'endettement et la poursuite des grands chantiers et des stratégies sectorielles, à même de relancer l'économie et de soutenir l'investissement et l'entreprise. 



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Source: Agence de presse Xinhua
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