Niger : vers l'adoption d'une politique des frontières nationales face aux défis sécuritaires
Le Niger va bientôt se doter d'une Politique nationale des frontières pour la période 2019-2035 pour une meilleure gestion sécuritaire de ses frontières, dans un contexte régional caractérisé par des crises sans précédent, a-t-on appris de source officielle mardi à Niamey.
Le projet de Politique nationale des frontières et son plan d'action ont été remis lundi au ministre d'Etat en charge de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Mohamed Bazoum, par le comité technique chargé de son élaboration, après deux années de travail minutieux, avec l'appui de la coopération allemande, de la coopération française et de l'Autorité de développement intégré des Etats du Liptako Gouma (ALG), avant son examen en Conseil des ministres.
"Le gouvernement étudiera bien évidemment ce plan, l'adoptera et le mettra en oeuvre de façon à tirer le maximum de profits liés à l'existence de cette politique définie pour plusieurs années ainsi que son plan d'action", a déclaré M. Bazoum, en recevant les documents, car pour lui, "la mise en évidence de notre territoire et de ce qui relève du territoire de son voisin constitue une nécessité impérieuse (pour) le Niger".
Pays sahélien, continental, le Niger partages ses frontières avec sept pays (Mali, Algérie, Libye, Tchad, Nigeria, Bénin, Burkina Faso).
Il subit dans certaines de ses parties frontalières les exactions sur trois fronts très actifs d'organisations terroristes, dont les groupes armés et autres bandits qui contrôlent le sud de la Libye depuis le renversement en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, des groupes terroristes proches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d'Ansar Dine et d'autres mouvements basés dans le septentrion malien, et le groupe terroriste Boko Haram, logé au Nigeria depuis 2009, qui sème la terreur dans la région de Diffa (extrême sud-est).
A cela est venu s'ajouter en 2018 un nouveau foyer d'insécurité dans l'extrême sud-ouest du pays, au niveau de la région des "3 frontières" (Niger-Mali-Burkina Faso) entretenu par d'autres groupes djihadistes qui mettent en péril la sécurité des personnes et des biens.
