Les pays de l'UE doivent défendre à Bruxelles le projet d'extension du gazoduc TurkStream, selon Poutine
La Russie dispose de ressources et est prête à prolonger le gazoduc TurkStream jusqu'en Europe, à travers la Bulgarie et la Serbie, si les États membres de l'Union européenne (UE) situés sur son tracé leur donnent le feu vert, a déclaré à Belgrade jeudi le président russe, Vladimir Poutine.
M. Poutine est arrivé à Belgrade jeudi pour une visite officielle en Serbie.
La Russie, qui a suffisamment de ressources et de moyens, est prête à investir environ 1,4 milliard de dollars dans l'extension du gazoduc récemment construit et qui relie déjà la Russie à la Turquie, à travers la mer Noire, afin de permettre la mise en service d'un autre axe de transport du gaz, en direction de l'Europe, a dit M. Poutine lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue serbe, Aleksandar Vucic.
La Russie procède déjà à la préparation de ces travaux car ils sont d'un grand intérêt pour les consommateurs européens, a indiqué M. Poutine, réaffimant que les États de l'UE, tels que la Bulgarie et la Hongrie, doivent chercher à obtenir des garanties auprès de Bruxelles.
D'autre part, la question de savoir si l'infrastructure gazière traversera la Serbie dépend également d'autres pays situés le long du tracé, dont la plupart sont des États membres de l'UE, a ajouté M. Poutine.
"Le problème réside donc dans la capacité de ces pays à défendre leurs intérêts nationaux lors du dialogue avec les autorités européennes", a souligné M. Poutine.
Le gazoduc TurkStream doit transporter 31,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel russe par an vers la Turquie et l'Europe, sans passer par l'Ukraine. Le géant de l'énergie russe Gazprom, contrôlé par l'État, prévoit de commencer la construction de la section terrestre du TurkStream en 2019.
Selon M. Poutine, outre le Nord Stream et le TurkStream, la possibilité que l'ancienne voie de transit du gaz, à travers l'Ukraine, continue à exister n'est pas exclue en raison de la demande croissante de gaz dans les pays européens qui, l'année dernière, ont importé 200 milliards de mètres cubes de gaz russe. F
