Elections en RDC : la communauté internationale joue un rôle actif dans la médiation post-électorale (PAPIER GENERAL)

Dans l'attente des résultats définitifs de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), la communauté internationale a appelé les parties prenantes du pays à la retenue et à résoudre leurs différends de façon politique et pacifique.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé chacun mardi à "préserver le climat généralement pacifique des élections du 30 décembre et à faire valoir leurs réserves ou leurs différends par le biais des mécanismes et processus appropriés, conformément à la Constitution et à la loi électorale de RDC".

Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, avait appelé le 9 janvier les parties concernées à s'abstenir de toute violence et à transmettre les éventuels litiges électoraux par le biais des mécanismes institutionnels établis. Il a également réaffirmé le soutien continu et l'engagement des Nations Unies, en collaboration avec les acteurs régionaux et les partenaires internationaux, à consolider la paix, la stabilité et le développement en RDC.

Le lendemain, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine, a renouvelé ses félicitations aux parties concernées en RDC pour la tenue du scrutin dans des conditions satisfaisantes et a souligné la nécessité de consolider la démocratie et de préserver la paix dans ce pays.

"Il est important que toute contestation des résultats proclamés, notamment celle portant sur leur non conformité avec la vérité des urnes, se fasse pacifiquement, par le recours aux procédures prévues par les textes en vigueur et le dialogue politique entre toutes les parties prenantes", a-t-il dit.

Même son de cloche auprès du président en exercice de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), Edgar Lungu, qui a appelé le 11 janvier les parties prenantes à s'abstenir d'actes de violence au moment où les résultats définitifs de la présidentielle sont attendus. Il a ajouté que l'organisation régionale saluait la publication des résultats provisoires des élections et réaffirmait son engagement à aider la RDC à neutraliser toutes les forces négatives et autres groupes armés dans l'est du pays.

Les Nations Unies devraient envisager d'envoyer une équipe de médiation en RDC afin de maintenir la paix lors de l'annonce des résultats définitifs, a précisé Lindiwe Sisulu, la cheffe de la diplomatie sud-africaine, lors d'une conférence de presse le 13 janvier, estimant que l'envoi de médiateurs débouchera sur une résolution à l'amiable du différend électoral.

Selon Ma Zhaoxu, l'ambassadeur de Chine à l'ONU qui s'est exprimé le 11 janvier devant le Conseil de sécurité, la communauté internationale doit respecter pleinement la souveraineté nationale, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la RDC, ainsi que l'autorité de la commission électorale nationale. Il a également demandé à la communauté internationale de maintenir son aide humanitaire. L'épidémie d'Ebola dans le nord-est de la RDC nécessite également un soutien continu de la part de la communauté internationale, a-t-il souligné.

A l'issue des élections générales organisées le 30 décembre, les résultats préliminaires ont donné vainqueur le candidat de l'opposition Félix Tshisekedi avec 38,57% des suffrages. Selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l'autre candidat d'opposition, Martin Fayulu, a obtenu 34,83% des voix et le candidat du gouvernement sortant, Emmanuel Shadary, 23,84%.

Cependant, M. Fayulu, candidat de la coalition Lamuka, a dénoncé un "putsch électoral" dans une interview à Radio France Internationale. Il a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle le 12 janvier à Kinshasa, qui va devoir l'examiner avant de rendre son verdict pour permettre l'annonce du résultat définitif.