France : La mobilisation des "gilets jaunes" ne faiblit pas (SYNTHESE)

Par : Laura |  Mots clés : France-gilets jaunes
French.china.org.cn | Mis à jour le 13-01-2019

Selon les chiffres fournis par les autorités, 32 000 personnes ont manifesté à Paris et dans de nombreuses villes de France lors du neuvième samedi consécutif de mobilisation du mouvement des "gilets jaunes", soit davantage que la semaine dernière. Cette journée a été marquée par des tensions et des incidents, notamment dans la capitale, mais dans une moindre mesure que précédemment.

Les "gilets jaunes", qui, selon les sondages, continuent d'avoir le soutien d'une majorité de la population, maintiennent la pression. Alors que le président français Emmanuel Macron doit donner, mardi, le coup d'envoi officiel du "grand débat national" censé apporter des réponses à cette crise sociale inédite qui dure depuis près de deux mois, le pays a une nouvelle fois été le théâtre d'un samedi de manifestations.

Selon les chiffres communiqués par le ministère français de l'Intérieur en début d'après-midi, 32 000 personnes ont défilé en France. Des chiffres officiels contestés par les "gilets jaunes". Le réseau de médias publics France bleu, très présent sur le terrain, a de son côté avancé le chiffre de 50 000 manifestants.

A Bourges, ville située à 250 km au sud de la capitale française, plus de 6 300 personnes (selon la préfecture) se sont rassemblées à l'appel de deux figures du mouvement, Priscillia Ludosky et Maxime Nicolle, une première depuis le début du mouvement.

Dans le sud-ouest, les autorités ont dénombré plus de 5 000 manifestants à Bordeaux, comme à Toulouse, deux villes particulièrement mobilisées depuis le début du mouvement.

A Strasbourg (Grand Est), ville choisie comme lieu de rassemblement pour l'Alsace, près de 1 500 personnes ont défilé après s'être regroupées devant le Parlement européen. Quelques tirs de grenades lacrymogènes et des incendies de poubelles ont été constatés.

Selon les chiffres disponibles en début de soirée, 2 500 manifestants ont par ailleurs été comptabilisés à Rouen comme à Caen (Normandie), 2 600 manifestants à Nantes (Pays de la Loire), 1 500 à 2 000 à Perpignan (Occitanie), 1 200 à Saint-Etienne et un millier à Lyon (Auvergne Rhône-Alpes),1 500 à 1 800 à Lille (Nord).

A Paris, plus de 90 personnes ont été interpellées et 74 placées en garde à vue notamment pour port d'arme prohibée ou participation à un groupement en vue de commettre des violences, a indiqué le parquet.

Des jets de projectiles contre des tirs de grenades lacrymogènes ont été observés dans le secteur des Champs-Elysées et autour de l'Arc de Triomphe. Plusieurs petits groupes se sont rassemblés directement sur l'avenue des Champs-Elysées sans participer au défilé organisé à la mi-journée entre la Bastille et la place de l'Etoile qui s'est déroulé dans le calme.

Pas moins de 80 000 membres des forces de l'ordre ont été déployés sur tout le territoire, dont 5 000 à Paris. Vendredi, le préfet de police de Paris a déclaré redouter "plus de radicalité".

Ces derniers jours, le gouvernement a durci le ton en annonçant qu'à "l'ultra-violence" il opposerait "l'ultra-fermeté". Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a notamment prévenu les "gilets jaunes" qu'ils seraient désormais considérés comme complices des violences partout où leurs manifestations dégénèreront.

Depuis le début du mouvement, symptôme d'une France fracturée et reflet d'une crise démocratique, dix personnes sont mortes sur des points de blocage et plus de 1 600 personnes ont été blessées, dont 58 grièvement, selon un décompte de l'Agence France-Presse.

Cet "acte 9", comme l'appellent les gilets jaunes, intervient au tout début des soldes d'hiver, un samedi crucial pour le chiffre d'affaires des commerçants, dont l'activité a été perturbée par les manifestations de novembre et décembre. Une baisse de la fréquentation touristique a par ailleurs été observée à Paris.

Dimanche ou lundi, dans une lettre "aux Français" publiée dans la presse et sur les réseaux sociaux, le président Macron doit préciser les contours du "grand débat national" qu'il a promis le 27 novembre dernier, quelques jours après des violences spectaculaires en marge des manifestations des "gilets jaunes" à Paris.

Ce "grand débat national", qui doit permettre selon le gouvernement, d'accompagner les Français dans la "transition écologique et sociale" et déboucher sur des "traductions concrètes", ne débute cependant pas sous les meilleurs auspices. Le flou qui demeure autour de l'organisation de cette consultation suscite le scepticisme d'une grande partie de la population quant à son utilité. 

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Source: Agence de presse Xinhua
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