Pompeo attendu au Moyen-Orient dans un contexte de tensions (PAPIER GENERAL)

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo effectuera dans les prochaines semaines une tournée dans huit pays du Moyen-Orient dans un climat d'incertitude et de complexité croissantes après la décision du retrait des troupes américaines de Syrie.

Ce déplacement de huit jours l'emmènera en Jordanie, en Egypte, à Bahreïn, aux Emirats arabes unis (EAU), au Qatar, en Arabie saoudite, à Oman et au Koweït,

Il s'articulera autour de deux thèmes : assurer aux alliés l'engagement des Etats-Unis dans la région suite à la décision de quitter la Syrie et contrer les "activités déstabilisatrices" de l'Iran, ont précisé vendredi des responsables du Département d'Etat lors d'une conférence de presse téléphonique.

Pour l'heure, aucun calendrier détaillé concernant le retrait des troupes américaines n'a été rendu public, alors que le président Donald Trump a lui-même changé de ton sur cette question, affirmant que le retrait se ferait "lentement", "sur une période de temps".

Les responsables ont également précisé que M. Pompeo soulèvera lors de son séjour en Arabie saoudite la question du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné le 2 octobre en Turquie, quêtant auprès de ses interlocuteurs "responsabilité et crédibilité".

Editorialiste au Washington Post, M. Khashoggi a été vraisemblablement assassiné au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul et plusieurs hauts responsables saoudiens ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire. Leur procès s'est ouvert jeudi à Riyad.

En Arabie saoudite, M. Pompeo discutera également des priorités bilatérales et régionales avec les dirigeants locaux, notamment concernant le Yémen, l'Iran et la Syrie, a de son côté précisé dans un communiqué Robert Palladino, porte-parole adjoint du Département d'Etat américain.

Toujours selon ce communiqué, le chef de la diplomatie américaine se rendra également au Caire où il rencontrera les dirigeants égyptiens pour discuter de l'Iran, de la question israélo-palestinienne, de la lutte contre le terrorisme et de la coopération économique et énergétique.

Le voyage de Mike Pompeo va se dérouler dans un climat de tensions persistantes dans la région après la décision des Etats-Unis de retirer leurs troupes de Syrie, intensifiant notamment la confrontation avec l'Iran, que Washington a qualifié de "menace majeure" dans la région.

Dans le Golfe, son déplacement visera à "créer un climat de confiance" entre le Qatar et plusieurs voisins qui s'opposent à lui, ont déclaré les responsables du Département d'Etat.

L'Arabie saoudite, les EAU, Bahreïn et l'Egypte imposent un boycott diplomatique et économique au Qatar depuis juin 2017, accusant ce petit émirat riche en gaz de soutenir le terrorisme et de s'ingérer dans leurs affaires intérieures, ce que Doha a démenti à plusieurs reprises.

Peu de signes de réconciliation ont été entrevus entre les parties en conflit. Mike Pompeo organisera deux dialogues stratégiques à cette occasion, l'un à Doha, la capitale du Qatar, et l'autre au Koweït, selon les responsables.