L'intervention française sur l'enquête concernant deux Canadiens donne « une très mauvaise impression » à la Chine

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Paris
French.china.org.cn | Mis à jour le 27-12-2018


Beijing a critiqué Paris mardi pour avoir pris parti pour le Canada avec une déclaration du ministère français des Affaires étrangères demandant la libération des citoyens canadiens qui font l'objet d'une enquête en Chine.

La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a exhorté les « soi-disant alliés » du Canada à respecter la souveraineté judiciaire de la Chine, en affirmant que l'ingérence de la France dans l'enquête portant sur les Canadiens Michael Spavor et Michael Kovrig donnait une « très mauvaise impression » à la Chine.

« Je ne comprends pas pourquoi la France a émis une telle déclaration et pourquoi elle parle pour les ressortissants canadiens. Cela donne une très mauvaise impression au peuple chinois », a déclaré Mme Hua, qui a souligné que la réponse française montrait que « la France ne se soucie que des Canadiens, et non des Chinois ».

« Nous rejetons fermement et nous opposons à la déclaration française », a-t-elle déclaré.

Lundi, la France s'est jointe à d'autres alliés du Canada, la Grande-Bretagne et l'Union européenne notamment, en demandant la libération de Michael Spavor et de Michael Kovrig, tout en qualifiant de légitime la détention de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou.

« Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, fait l’objet d’une procédure judiciaire canadienne régulière et conforme à l’État de droit. Celle-ci est conforme aux engagements internationaux du Canada », a déclaré le ministère français dans un communiqué.

En indiquant que les dossiers sont de « nature différente », Hua Chunying a répété que les Canadiens détenus par les autorités chinoises étaient soupçonnés de se livrer à des activités dangereuses pour la sécurité nationale chinoise, tandis que Mme Meng avait été « illégalement détenue » au Canada « à la demande des États-Unis ».

« Nous souhaitons que la partie canadienne, la partie française ... et les autres soi-disant alliés du Canada respectent le droit des autorités judiciaires chinoises de traiter ces affaires de manière indépendante, et qu’ils respectent la souveraineté judiciaire de la Chine », a ajouté Mme Hua.

Meng Wanzhou a été arrêtée à Vancouver le 1er décembre à la demande des États-Unis, qui réclament son extradition en raison d'allégations selon lesquelles sa société aurait traité avec l'Iran en violation des sanctions américaines contre le pays. Meng Wanzhou et Huawei ont nié tout acte répréhensible et se défendent dans une bataille juridique au Canada.

L'ancien diplomate canadien Michael Kovrig et le consultant d’affaires Michael Spavor ont été arrêtés le 10 décembre. Le Bureau de la sécurité de l'État de Beijing et le Bureau de la sécurité de la ville de Dandong, dans la province septentrionale du Liaoning, mènent les enquêtes respectives les concernant.

La Chine rejette les déclarations du Royaume-Uni et de l'UE

Lundi, Hua Chunying a également rejeté les déclarations faites la semaine dernière par le Royaume-Uni et l’Union européenne appelant Beijing à libérer les ressortissants canadiens, tout en qualifiant le traitement de Meng Wanzhou par Ottawa de juste et transparent.

« En ce qui concerne le Royaume-Uni et l'Union européenne, qui s'inquiètent de la détention de citoyens canadiens, je me demande quelle est leur implication dans cette affaire. Où étaient-ils lorsqu’une dirigeante de la société chinoise Huawei a été illégalement détenue par le Canada à la demande des États-Unis? », a demandé Mme Hua.

« Il est évident que les droits de l'homme qu’ils évoquent dépendent de normes variables pour les citoyens de différents pays », a-t-elle ajouté.

Elle a vivement critiqué le Canada pour avoir invoqué son traité d'extradition bilatéral avec les États-Unis comme raison de sa détention « illégale » de Meng Wanzhou, en affirmant que le pays « enfreint les normes fondamentales du droit international et des relations internationales ».

« Sur ordre de la partie américaine, le Canada a illégalement détenu une directrice de société qui n'a enfreint aucune loi canadienne, comme l'a reconnu la partie canadienne elle-même. Cette action, qui est loin d'être légale, légitime et raisonnable, mérite vraiment la qualification de détention arbitraire », a déclaré Mme Hua.

« La partie canadienne ne cesse de parler de ses prétendues obligations juridiques dans le cadre de son traité d'extradition bilatéral avec les États-Unis. Est-ce que cela signifie qu'elle peut fermer les yeux sur les normes fondamentales du droit international et des relations internationales et les piétiner? Est-ce que cela signifie que le Canada peut ignorer ses obligations en matière de protection des droits et intérêts légaux des ressortissants chinois? », a-t-elle demandé.

« Nous avons tous constaté que ces actions du Canada et des États-Unis ont suscité de vives critiques et une forte opposition de la part de personnes qui ont un sens de la justice au Canada, aux États-Unis et dans d'autres pays. Le caractère déplorable et les conséquences de l'affaire Meng Wanzhou ne sauraient être plus clairs », a-t-elle ajouté.

En indiquant que la Chine était « fortement insatisfaite et fermement opposée » aux remarques du Canada et de ses alliés, Mme Hua a exhorté Ottawa à « corriger ses erreurs » en libérant immédiatement la directrice financière de Huawei et en rétablissant « ses droits et intérêts légaux et légitimes ». Elle a exhorté les États-Unis à « retirer immédiatement leur mandat d'arrestation de Mme Meng Wanzhou ».

Un bureau local de la sécurité publique chinoise a imposé une sanction administrative à une autre ressortissante canadienne, une enseignante d'anglais nommée Sarah McIver, pour travail illégal, a confirmé jeudi le ministère chinois des Affaires étrangères.


Source:french.china.org.cn
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