Envoyer [A A]

Le nouveau gouvernement brésilien devra se rapprocher de la Chine pour affronter les défis économiques

French.china.org.cn | Mis à jour le 31. 10. 2018 | Mots clés : Chine,Brésil

Les liens économiques et commerciaux entre la Chine et le Brésil s’amélioreront avec le temps, car le président élu du Brésil, Jair Bolsonaro, recourra probablement au pragmatisme et recherchera la coopération avec la Chine, malgré ses commentaires passés défavorables concernant la Chine et les investissements dans son pays, ont indiqué mardi des analystes et des dirigeants d’entreprises chinois.

« Peu importe ce que Bolsonaro a dit au cours de la campagne, il ne peut pas ignorer l’importance de la coopération économique et commerciale avec la Chine pour l’économie brésilienne, et il ne peut pas trouver d’alternative idéale à l’investissement massif de la Chine et à son marché colossal pour le développement intérieur du Brésil et des exportations brésiliennes », affirme Xu Shicheng, un chercheur de l’Institut des études latino-américaines de l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC).

Les commentaires négatifs de Bolsonaro à propos de la Chine ont déclenché des inquiétudes sur une interruption des relations avec le plus grand partenaire commercial du Brésil. 

« Les Chinois n’achètent pas au Brésil, ils achètent le Brésil », aurait-il déclaré en référence à l’investissement chinois au Brésil. M. Bolsonaro s’était également rendu à Taiwan en avril, déclenchant les récriminations de l’ambassade de Chine au Brésil. 

Lundi, le ministère chinois des Affaires étrangères a félicité M. Bolsonaro pour sa victoire électorale et affirmé qu’il se tenait prêt à maintenir la croissance saine du partenariat stratégique global sino-brésilien.

Cependant, les relations bilatérales devraient tout d’abord commencer par ralentir, lorsque le nouveau président brésilien prendra ses fonctions en début d’année prochaine, étant donné sa position ferme à l’égard de la Chine et son lien étroit avec le président américain Donald Trump, estime Guo Cunhai, un expert en études latino-américaines de l’ASSC.

« Surtout au cours de la période initiale de sa présidence, les relations sino-brésiliennes pourraient être légèrement tendues et froides. Je pense également, qu’il y aura des restrictions sur les investissements chinois », a-t-il affirmé mardi au Global Times.

Les entreprises chinoises au Brésil restent prudemment optimistes, alors qu’elles se préparent aux changements possibles sous la future présidence Bolsonaro. 

Les entreprises, qui opèrent au Brésil, ont également été averties de se préparer contre de possibles mesures à l’encontre des intérêts commerciaux chinois dans le pays, selon un employé de la branche de São Paolo d’une institution financière chinoise majeure.

M. Bolsonaro ne devrait pas interdire les investissements chinois, mais il pourrait « trouver des problèmes aux entreprises chinoises, notamment dans les réglementations environnementales et d’autres domaines », estime cet employé, qui souhaite rester anonyme.

Selon lui, les entreprises chinoises au Brésil ne s’attendent pas à un « changement majeur » de politique envers les entreprises chinoises : « Généralement, la droite est considérée comme étant favorable aux affaires », explique-t-il.

Pragmatisme de mise

Les analystes notent que M. Bolsonaro va devoir se réconcilier avec la Chine, alors qu’il doit faire face à une série de défis pour l’économie brésilienne, incluant une croissance stagnante, des dettes croissantes et un retard dans les infrastructures.

« Il deviendra définitivement plus pragmatique, lorsqu’il prendra ses fonctions et réalisera qu’il ne peut pas simplement couper tous les liens avec la Chine. Où trouverait-il un marché aussi important pour les produits brésiliens ? Où trouverait-il des investissements aussi importants et dont le Brésil a désespérément besoin ? », souligne Xu Shicheng.

Près de 20 % des exportations du Brésil sont envoyées en Chine et la part de l’investissement chinois dans les entrées de capitaux brésiliens est passée de 1 % en 2015 à 10 % en 2017, selon un rapport du FMI publié en août. 

Le Brésil a également bénéficié de la guerre commerciale sino-américaine, car la Chine s’est tournée vers le Brésil pour importer du soja. Au cours des huit premiers mois de l’année, les exportations brésiliennes de soja vers la Chine ont augmenté de 20 % en glissement annuel, atteignant les 25,72 milliards de dollars (22,68 milliards d’euros), selon l’agence Reuters.

Alors que M. Bolsonaro a été comparé à Donald Trump, du fait de ses politiques de repli intérieur penchant à droite et de son franc-parler, Guo Cunhai affirme que « le Brésil n’est pas les Etats-Unis ». Selon lui, le Brésil est « grand mais pas aussi puissant, et il doit faire face à des défis sociaux et économiques importants au niveau intérieur. »

L’expert de l’ASSC affirme également, que le président élu brésilien réalisera bientôt qu’il ne pourra pas obtenir ce dont il a besoin des Etats-Unis et finira par revenir à des liens plus étroits avec la Chine.


Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn