L’État australien du Victoria signe un mémorandum d’entente sur les Nouvelles Routes de la soie

Le Victoria est devenu le premier État australien à signer un mémorandum d’entente sur les Nouvelles Routes de la soie avec l’organe chinois de planification économique. La cérémonie de signature a été organisée à Melbourne, la capitale du Victoria, a indiqué l’ambassade de Chine vendredi 26 octobre.

Des experts chinois ont déclaré dimanche que la Chine avance dans la bonne direction en n’entretenant pas seulement des accords avec les gouvernements centraux des pays souhaitant participer à l’initiative de la Ceinture et de la Route.

Le mémorandum d’entente a été signé par les autorités du Victoria et la Commission nationale du développement et de la réforme, avec une cérémonie organisée jeudi 25 octobre en présence de l’ambassadeur de Chine en Australie, Cheng Jingye, et du premier ministre du Victoria, Daniel Andrews.

Le commerce de biens avec la Chine injecte déjà environ 19,1 milliards de dollars chaque année dans l’économie de l’État. M. Andrews estime que le nouvel accord consolidera la place du Victoria en tant que porte d’accès à l’Australie pour le commerce et les investissements chinois, a rapporté vendredi l’Agence Xinhua.

« En l’espace de quatre ans, nous avons plus que triplé la part du Victoria dans les investissements chinois en Australie, et nous avons presque doublé nos exportations vers la Chine », a noté le premier ministre.

Le Victoria a signé un accord de jumelage avec la province chinoise orientale du Jiangsu en 1979. La province, dont l’activité économique représentait 4480 milliards de yuans (640 millions de dollars) au premier semestre 2018, est la deuxième plus importante contributrice au PIB chinois. L’État australien a signé un nouvel accord de jumelage avec la province du Sichuan, située dans le sud-ouest de la Chine, en 2016.

Wang Yiwei, directeur de l’Institut des affaires internationales de l’Université Renmin de Chine, a déclaré dimanche au Global Times que par rapport à Canberra, la capitale australienne, le Victoria est un État plus centré sur ses intérêts économiques que sur la politique.

Canberra se concentre davantage sur des questions liées à la sécurité nationale et l’idéologie, tandis que les autorités locales ont tendance à envisager leurs accords de coopération de manière plus pragmatique.

Han Feng, chercheur à l’Institut national de stratégie internationale au sein de l’Académie chinoise des sciences sociales, a prédit dans le Global Times que d’autres États australiens suivront l’exemple du Victoria, car les liens sino-australiens se réchauffent après une période de tensions.

Le journal Australian Financial Review a révélé vendredi que les autorités du Victoria ont signé le mémorandum sans solliciter l’accord du gouvernement fédéral, qui ne participe pas pour l’instant à l’initiative des Nouvelles Routes de la soie.

Il est « naïf » de laisser passer les opportunités créées par cette initiative, a estimé l’homme d’affaires australien Malcolm Broomhead.

Lors de sa rencontre avec le ministre chinois des Affaires étrangères et membre du Conseil d’État Wang Yi le 24 septembre, son homologue australienne Marise Payne a affirmé que le pays accorde de l’importance à l’initiative et souhaite renforcer grâce au dialogue sa collaboration avec la Chine sur des questions bilatérales, régionales et mondiales.

Échec de la stratégie américaine 

L’Australie n’est pas le seul pays à avoir récemment exprimé un intérêt accru envers l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la soie.

Le premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré vendredi 26 octobre durant sa visite officielle en Chine que l’initiative constituait un concept prometteur. Le Japon est prêt à renforcer sa coopération avec la Chine dans de nombreux domaines, notamment dans l’exploration conjointe de marchés dans des pays tiers, a noté l’Agence Xinhua.

L’Australie et le Japon, deux pays inscrits par les États-Unis dans leur « stratégie indo-pacifique », ont pris conscience du fait que la stratégie américaine va non seulement à l’encontre des intérêts de la Chine, mais aussi de leurs intérêts nationaux, a observé Li Haidong, professeur à l’Université des affaires étrangères à Beijing.

Les actions positives de l’Australie et du Japon en réponse à l’initiative des Nouvelles Routes de la soie signalent l’échec des tentatives menées par les États-Unis dans le but d’isoler la Chine, a souligné le professeur Li dans le Global Times.