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La politique douanière de Donald Trump a échoué

French.china.org.cn | Mis à jour le 28. 09. 2018 | Mots clés : Donald Trump,olitique douanière



Le comportement du président américain montre qu’il s’est « couvert de honte ».

Après que la Chine a rejeté les accusations du président américain Donald Trump sur sa potentielle ingérence dans les élections américaines de mi-mandat, les analystes notent que le comportement de Donald Trump montre qu’il s’est couvert de honte, car sa politique envers la Chine n’a pas apporté ce qu’il voulait, mais a été préjudiciable envers ses partisans.

Si Donald Trump se rend compte qu’il perd des soutiens du fait de ses représailles commerciales à l’encontre de la Chine, qui ont nui à ses partisans, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même et aux personnes qui l’ont convaincu d’imposer des droits de douane additionnels envers la Chine. C’est son administration qui a démarré ce conflit, contraignant la Chine à riposter, indiquaient jeudi les experts chinois.

« Nous n’interférons pas, ni n’interférerons dans les affaires intérieures d’un pays. Nous refusons d’accepter toute accusation injustifiée à l’encontre de la Chine », a déclaré Wang Yi, membre du Conseil des affaires d’Etat et ministre des Affaires étrangères, à la suite des accusations du président américain.

Mercredi, Donald Trump a accusé la Chine lors d’un discours au Conseil de sécurité des Nations unies, affirmant : « Malheureusement, nous avons découvert que la Chine essaye d’interférer dans les élections de novembre 2018 contre mon administration », a rapporté la CNN.

Le président américain n’a pas apporté de détails ni de preuves au cours de cette session, qui devait se concentrer sur les questions de non-prolifération. Il a suggéré que ces tentatives d’interférences étaient faites en représailles à la guerre commerciale naissante qu’il menait avec Beijing.

Jeudi, le ministère chinois des Affaires étrangères a répondu aux remarques de Donald Trump : « La Chine a toujours respecté le principe de non-ingérence dans les affaires internes d’un pays. Il s’agit d’une tradition diplomatique chinoise et la communauté internationale sait cela », a déclaré son porte-parole, Geng Shuang, lors d’une conférence de presse de routine.

« La communauté internationale sait également parfaitement, quel pays cherche le plus à interférer avec les affaires intérieures des autres pays », a-t-il également souligné. Geng Shuang a enjoint les Etats-Unis à arrêter de porter des accusations non fondées et de dénigrer la Chine, mais également d’éviter de faire de fausses déclarations et de prendre des mesures pouvant endommager les liens bilatéraux et les intérêts fondamentaux des deux peuples.

« Pas ce qu’il veut. »

« Ils ne veulent pas que je gagne, ou que nous gagnions, parce que je suis le premier président à défier la Chine sur les échanges, a lancé Donald Trump au Conseil de sécurité des Nations unies. Nous gagnons sur le commerce. Nous gagnons à tous les niveaux. Je ne veux pas qu’ils s’ingèrent ou interfèrent dans nos prochaines élections. »

Les analystes chinoises ne partagent quant à eux pas cette rhétorique du président américain. 

« Cela montre que Donald Trump s’est couvert de honte et est furieux de ses mesures infructueuses contre la Chine », explique Ni Feng, le directeur adjoint de l’Institut des études américaines de l’Académie des sciences sociales de Chine. 

« Après une série de droits de douane et de provocations [de la part des Etats-Unis] sur la question de Taiwan, ainsi que les sanctions sur le département militaire chinois et son personnel, la Chine a continué à riposter sans compromis. Elle a même refusé de négocier avec les Etats-Unis dans les circonstances actuelles. La situation n’est pas telle que [Donald Trump] le souhaite. C’est la raison pour laquelle il est tellement en colère et essaie de lancer de nouvelles accusations », note Ni Feng.

Les élections américaines de mi-mandat approchent et les Républicains font face à un important défi, car ils pourraient perdre la Chambres des représentants. Trump essaie donc de rejeter la faute sur les autres, explique Diao Daming, un expert en études américaines et professeur associé à l’Université Renmin de Chine. 

« Accuser la Chine est une bonne option pour lui et certains partisans radicaux de Trump le croiront, peu importe la vérité », note Diao Daming. 

Du fait de l’interdépendance entre la Chine et les Etats-Unis, les représailles vont définitivement nuire aux intérêts de la population américaine, incluant ceux des partisans de Trump. Il ne faut cependant pas oublier que c’est lui, qui a débuté de façon irrationnelle le conflit commercial avec la Chine et que la Chine est contrainte de riposter. 

« Si la population américaine veut accuser quelqu’un, elle devrait accuser son président. Si Trump veut accuser quelqu’un pour la perte de ses soutiens, voire de ces élections, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même et à ses conseillers, qui l’ont poussé à lancer une guerre commerciale, plutôt que de rejeter la faute sur la Chine », note Diao Daming. 

Un journal anglophone dirigé par l’Etat chinois a publié un encart de quatre pages en supplément dans l’édition dominicale du Des Moines Register, un journal basé dans l’Iowa, pour souligner les effets négatifs du conflit commercial lancé par Trump.

« La Chine place des annonces de propagande dans le Des Moines Register et d’autres journaux, et les fait paraître pour des informations », a affirmé jeudi Donald Trump sur Tweeter.

« Selon le droit américain, les médias étrangers peuvent coopérer avec les médias américains », indique Geng Shuang, et de nombreux autres médias étrangers font la même chose. Accuser cet acte normal comme une preuve d’ingérence dans les élections est donc farfelue et sans fondement.

Cependant, le gouvernement, le Congrès et les médias américains ont quant à eux fait beaucoup pour interférer dans les affaires internes de la Chine sur Taiwan, le Xinjiang et le Tibet, note Diao Daming : « Il s’agit là d’une ingérence réelle dans les affaires intérieures d’un autre pays. »


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Source:french.china.org.cn