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Les États-Unis se penchent sur les politiques d’admission des étudiants asiatiques à Yale et Harvard

French.china.org.cn | Mis à jour le 27. 09. 2018 | Mots clés : Yale,Harvard,étudiants asiatiques

L'administration Trump examine actuellement des plaintes accusant l'Université Yale de discrimination envers les étudiants américains d'origine asiatique dans ses pratiques d'admission.

Yale est la deuxième université de l’Ivy League en un mois à se trouver sous le coup d’une enquête. L’administration a annoncé en août sa décision d’examiner les politiques de l’Université Harvard, notamment sur l’admission des étudiants asiatiques.

L’enquête est menée par le département de la Justice et le Bureau des droits civils du département de l'Éducation.

Selon le site politico.com, une lettre envoyée mercredi à l’organisation Asian American Coalition for Education par le Bureau des droits civils du département de l'Éducation indique que le département se penche sur les allégations contre Yale en partie parce qu'elles ont été déposées par un « plaignant particulier représentant les étudiants américains d’origine asiatique ».

La lettre indique que le département cherche à savoir « si l'université s’est rendue coupable de discrimination envers le plaignant et d’autres candidats d’origine asiatique en traitant les candidats différemment en fonction de leurs origines pendant le processus d'admission », a ajouté le site, en précisant que l'enquête du département de la Justice avait commencé en avril.

Le président de Yale, Peter Salovey, a publié mercredi un communiqué pour défendre les politiques d’admission de l’université.

« Cette enquête se déroule dans le contexte de contestations judiciaires dans d'autres universités, qui visent à renverser la jurisprudence de la Cour suprême permettant la prise en compte des origines ethniques dans les procédures d’admission », a-t-il déclaré. « J'écris aujourd’hui pour affirmer sans équivoque que Yale ne fait pas de discrimination dans sa politique d’admission contre les Américains d'origine asiatique ou tout autre groupe racial ou ethnique ».

« La création d'une communauté universitaire diversifiée ne s'est pas faite au détriment des candidats de certaines origines », écrit M. Salovey, en ajoutant que « depuis quinze ans, le nombre d'étudiants américains d'origine asiatique est passé de moins de 14 % en première année à 21,7 % pour la promotion de 2022. »

Le 30 août, le département de la Justice, mettant en cause l’inclusion par Harvard du groupe ethnique parmi ses critères d’admission, a soutenu la plainte déposée par des candidats contre l’université.

Le département soutient la plainte déposée par Students for Fair Admissions (SFFA), qui accuse Harvard de discrimination à l’égard des candidats américains d’origine asiatique en leur imposant des critères d’admission plus élevés et en limitant leur nombre.

La plainte affirme que Harvard « utilise le terme vague d’évaluation personnelle, qui nuit aux chances d’admission des candidats d’origine asiatique et qui peut servir de couverture à des préjugés raciaux. L’université s’engage dans une politique illégale d’équilibrage racial, et n'a jamais sérieusement envisagé des alternatives neutres depuis qu’elle a inclus les origines ethniques dans ses critères d’admission il y a plus de quarante-cinq ans ».

Le procureur général des États-Unis, Jeff Sessions, a déclaré dans un communiqué publié le mois dernier qu'« aucun Américain ne devrait être privé d’une admission à l’université en raison de ses origines. En tant que bénéficiaire de l'argent des contribuables, Harvard a pour responsabilité de mener une politique d'admission non discriminatoire en utilisant des critères d'admission pourvus de sens et qui répondent aux exigences de la loi ».

Edward Blum, président de la SFFA, a déclaré que son organisation Students for Fair Admissions « se réjouit de voir qu’après une analyse minutieuse des preuves présentées dans cette affaire, le département de la Justice en conclut que les politiques d’admission de Harvard enfreignent les droits civils de notre pays ».

L’établissement s’est déclaré « profondément déçu » par la plainte et a qualifié les accusations de « trompeuses et infondées ».

« Cette décision ne nous surprend pas, étant donné l'enquête très irrégulière menée par le département de la Justice jusqu'à présent, et sa récente décision d’abroger les lignes directrices de l'administration Obama sur la prise en compte des origines ethniques dans les admissions », a déclaré Harvard dans un communiqué.

En juillet, les départements de l'Éducation et de la Justice ont annoncé qu’ils mettaient fin à sept lignes directrices de l’administration Obama, qui encourageaient les établissements à atteindre une certaine diversité ethnique.

En soutien à Harvard, un groupe d'étudiants et d'anciens élèves ont déposé un dossier en juillet dans lequel ils qualifient le procès de tentative de « démanteler les efforts visant à créer un corps étudiant diversifié et inclusif ».

Harvard a également reçu le soutien de seize autres universités américaines, qui ont déposé un communiqué faisant écho à la position de l’école, selon laquelle la diversité des étudiants est essentielle à la réalisation de ses missions éducatives.

Le dossier concernant Harvard devrait passer devant les juges en octobre.

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Source:french.china.org.cn