Rencontre entre Kim Jong-un et Moon Jae-in à Pyongyang : la Chine s’engage à un soutien continu

La Chine est un partenaire indispensable pour atteindre les objectifs de paix et de prospérité sur la péninsule coréenne, expliquent les analystes chinois, alors que le 3e Sommet intercoréen de l’année a débuté mardi à Pyongyang, déclenchant une vague d’optimisme pour le renforcement de la coopération économique sur une péninsule dénucléarisée.

Mardi matin, le président sud-coréen Moon Jae-in est arrivé à Pyongyang pour sa troisième rencontre avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Les deux dirigeants se sont salués par une embrassade et Moon Jae-in a reçu un accueil chaleureux de la part de hauts responsables et de nombreuses personnes en habits coréens traditionnels, qui attendaient à l’aéroport international de Sunan à Pyongyang avec des fleurs, des drapeaux nationaux nord-coréens et des drapeaux de la péninsule coréenne.

Le premier cycle de ce Sommet intercoréen a débuté à 15 h45 (heure de Pyongyang) et duré deux heures. Les attentes pour ce sommet se ressentaient jusque dans les rues des deux pays. Une affiche avec le message « Paix, nouveau futur, fière Corée » était par exemple placardée sur la façade d’un centre commercial dans le centre-ville de Séoul.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué mardi, que la Chine espérait le succès de ce Sommet à Pyongyang et des résultats positifs. La Chine continuera à soutenir les efforts des deux parties pour améliorer leurs relations et contribuer à la stabilité à long terme de la péninsule coréenne. 

En tant que pays voisin, la Chine soutient les contacts entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, la mise en œuvre de la déclaration de Panmunjom pour la paix et les efforts pour promouvoir la réconciliation, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Geng Shuang, lors d’une conférence de presse journalière qui s’est déroulée mardi à Beijing. 

Paix et prospérité 

Les présidents des deux Corées se rencontreront à nouveau mercredi matin pour un deuxième cycle de pourparlers. Les deux dirigeants pourraient s’exprimer lors d’une conférence de presse commune à Pyongyang pour annoncer le résultat de leur sommet.

Moon Jae-in est venu accompagné de plus de 150 personnes, incluant des secrétaires présidentiels, des membres de son cabinet, des législateurs, des dirigeants d’entreprises et des représentants du secteur de la culture. Les dirigeants des groupes sud-coréens Samsung, SK, Hyndai Motor et LG font également partie de la délégation. 

Même si Séoul n’enfreindra pas les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU à l’encontre de Pyongyang, les représentants commerciaux influents accompagnant le président sud-coréen sont un signal clair, que « la Corée du Sud est prête à aider, si le Nord est prêt à démanteler ses armes nucléaires », explique Lee Seong-hyon, le directeur du Centre de sinologie de l’Institut Sejong en Corée du Sud.

Les deux dirigeants devraient vraisemblablement discuter des domaines possibles de coopération en-dehors des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU et négocier les conditions pour réduire ou révoquer au moins une partie de ces sanctions, estime Lü Chao, un chercheur de l’Académie des sciences sociales du Liaoning. 

Le soutien de la Chine est une part indispensable pour le plan de développement économique ambitieux de la Corée du Nord, avance pour sa part Kim Jin-ho, un professeur en relations internationales de l’Université Dankook de Corée du Sud. Selon lui, la Corée du Nord pourrait s’inspirer de la précieuse expérience de la Chine dans la réforme et l’ouverture au cours de ces 40 dernières années, et l’adapter. 

La ville frontalière chinoise de Dandong pourrait se positionner comme une zone économique spéciale, afin de stimuler la coopération avec la Corée du Nord, indique Lü Chao. 

D’après les spécialistes, le processus de paix dans la péninsule coréenne se trouve sur la bonne voie et devrait très probablement se poursuivre, car Séoul et Pyongyang partagent tous deux le consensus sur la nécessité de mettre un terme le plus rapidement possible de l’état de guerre actuel entre eux. 

Même si la réunification de la péninsule coréenne n’est pas prête de se produire, les espoirs de l’installation d’une paix durable — et non les inquiétudes d’une guerre éventuelle— devraient constituer l’état d’esprit de la péninsule, affirme Lee Seong-hyon.

Selon lui, le sommet de cette semaine pourrait également ouvrir la voie à un autre sommet entre Kim Jong-un et le président américain Donald Trump. Si le dirigeant nord-coréen réaffirme sa détermination à dénucléariser son pays au cours de ce voyage de trois jours de Moon Jae-in, cela constituerait une aide positive pour une deuxième rencontre entre Kim Jong-un et Donald Trump. Cependant, Lee Seong-hyon indique être « prudemment optimiste » en ce qui concerne les résultats de ces négociations sur la dénucléarisation. 

Pour Kim Jin-ho, s’il n’y a pas de pourparlers entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, le processus de dénucléarisation restera bloqué et les autres avancées n’auront qu’un impact limité.