France : une vidéo qui met en cause un collaborateur du président Macron fait polémique (SYNTHESE)

Par :  |  Mots clés : France-politique
French.china.org.cn | Mis à jour le 23-07-2018

L'affaire Alexandre Benalla, du nom du collaborateur du président français Emmanuel Macron filmé en train de frapper un manifestant lors du rassemblement du 1er mai dernier, fait polémique en France et embarrasse l'Elysée.

Cette affaire a pris de l'ampleur quand le journal Le Monde a diffusé mercredi une vidéo amateur dans laquelle on voit Alexandre Benalla, chargé de mission coiffé d'un casque des forces de l'ordre, s'en prendre à un jeune homme à terre qui lui a été remis par les policiers.

La violence de ce collaborateur de M. Macron, vivement condamnée par l'opposition, soulève en même temps des interrogations, notamment sur la fonction de chargé de mission de M. Benalla qui ne lui donne pas le droit de jouer le rôle de policier, mais également sur la nature de la sanction prise par l'Elysée à son encontre.

"Comment se fait-il qu'un collaborateur du président se retrouve vraisemblablement avec une usurpation d'identité dans une manifestation avec du matériel de police ? Y a-t-il eu des manœuvres pour étouffer cette affaire ?" se demande sur Europe 1 le président du parti droite Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez, tout en exigeant des explications de M. Macron.

Les mêmes interrogations ont été soulevées par le leader du parti d'extrême-gauche La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon : "Qui lui a donné un casque de CRS et un brassard alors qu'il n'est pas CRS ? C'est inacceptable, car si nous supportons que n'importe qui fasse la police aux côtés de la police, alors nous ne sommes plus dans un Etat de droit", a-t-il indiqué face à la presse.

Pour le Premier secrétaire du Parti socialiste (gauche), cette affaire est la preuve qu'il y a deux justices, une pour le commun des mortels et une pour les collaborateurs du président, "qui se résume à 15 jours de mise à pied pour un fait délictueux qui aurait dû être dénoncé devant la justice et faire l'objet d'une saisine du procureur de la République", raille Olivier Faure sur France Info.

Alors que Sébastien Chenu, porte-parole du parti d'extrême-droite Rassemblement national (RN), estime sur France Inter qu'il s'agit là d'un "signal de déconnexion totale d'Emmanuel Macron et sa cour", Nicolas Dupont-Aignan de Debout la France déclare sur BFMTV que "le brassard de police qu'a porté M. Benalla veut dire qu'il était dans le dispositif de sécurité, et était l'envoyé personnel de M. Macron et de son cabinet dans cette manifestation. Et ce qui est inacceptable, c'est que l'Elysée cherche à le protéger".

Face à la polémique, le porte-parole de l'Elysée, Bruno Roger-Petit, est monté au créneau pour annoncer les sanctions déjà prises par les supérieurs hiérarchiques de M. Benalla et apporter des précisions. "Sa hiérarchie n'a eu connaissance des faits qu'a posteriori. Il a été mis à pied pendant 15 jours avec suspension de salaire, et démis de ses fonctions en matière d'organisation de sécurité des déplacements du président", a-t-il indiqué.

M. Roger-Petit a également expliqué que M. Benalla avait demandé l'autorisation d'observer les opérations de maintien de l'ordre prévues pour le 1er mai, qui lui a été accordée. Il reconnaît cependant que M. Benalla "a largement outrepassé cette autorisation" en intervenant physiquement pour participer aux opérations de maintien de l'ordre.

Ses explications n'ont pas réussi à convaincre les opposants qui jugent cette sanction administrative trop légère et ne comprennent pas que M. Benalla ait pu être maintenu dans l'équipe de la présidence, par exemple, lors de la cérémonie d'hommage à Simone Veil ou encore à l'arrivée des joueurs de l'équipe nationale de football.

Pour le président du parti majoritaire La République en marche (LREM), Christophe Castaner, M. Benalla a été démis de ses fonctions de sécurité, "aujourd'hui il a une fonction de logistique et c'est dans ce cadre-là qu'il a continué à agir", a-t-il justifié sur CNews. Et à ceux qui exigent son licenciement, M. Castaner indique qu'en France, on ne peut pas licencier quelqu'un parce qu'il aurait commis des faits en dehors du cadre de son travail.

"La justice doit suivre sont cours, et s'il y a des faits avérés, il y aura des sanctions judiciaires qui permettront sans aucune difficulté des procédures administratives supplémentaires", a-t-il ajouté. Le parquet de Paris a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête préliminaire après la révélation du journal Le Monde.

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Source: Agence de presse Xinhua
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