SNCF : les syndicats divisés sur la poursuite ou non de la grève

Par : Vivienne |  Mots clés : France-SNCF
French.china.org.cn | Mis à jour le 20-06-2018

En grève depuis avril dernier contre la réforme de la SNCF, l'intersyndicale (CGT, CFDT, SUD Rail, UNSA) qui s'est réunie mardi soir n'a pu, cette fois-ci, trouver un consensus sur la suite à donner à son mouvement qui prend fin le 28 juin prochain.

Alors que la CGT, premier syndicat de la SNCF et SUD Rail, troisième syndicat, appellent à poursuivre le mouvement malgré l'adoption définitive de la réforme jeudi dernier par le Parlement, l'UNSA a décidé d'arrêter la grève après le 28 juin, date correspondant à la fin du calendrier des trois mois de grève perlée de l'intersyndicale.

"La CGT va appeler à la poursuite de la mobilisation au-delà du 28 juin, donc va déterminer les propositions qu'elle fera aux cheminots sur les journées d'actions (à venir)", a déclaré mardi à l'issue de la réunion de l'intersyndicale Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots.

Pour Fabien Villedieu, délégué syndical de SUD Rail, "il n'y a pas le choix, il faut continuer à maintenir la pression", avec ou sans unité syndicale. Mais la poursuite de la grève se fera sans l'UNSA, deuxième syndicat de la SNCF, qui s'est désolidarisée de la CGT et de SUD Rail.

"Il n'y a aucune raison de maintenir une grève qui épuise les cheminots et agace les usagers", a déclaré sur BFMTV Luc Bérille, secrétaire général de l'UNSA. Son collègue Roger Dillenseger, secrétaire général de l'UNSA Ferroviaire, pointe du doigt la CGT. "On n'est plus tous sur la même ligne, l'unité syndicale n'est plus aussi forte qu'elle a été. (...) On a du mal à comprendre pourquoi la CGT fait cavalier seul", a-t-il regretté.

Quant à la CFDT, elle prendra sa décision ultérieurement et de façon "autonome". Selon son secrétaire général Didier Aubert, l'unité syndicale existe encore jusqu'au 28 juin. "Aujourd'hui on est sur une analyse qui est assez divergente par rapport aux objectifs à atteindre, mais cette unité syndicale peut très bien être reconstruite rapidement quand il faudra peser dans le cadre des négociations futures", a-t-il indiqué au sortir de la réunion.

Cette fissure de l'intersyndicale intervient seulement quatre jours après le vote définitif de la loi portant sur la réforme de la SNCF, le 14 juin dernier par le Parlement. Ne pouvant plus empêcher la réforme déjà votée, la CGT et SUD Rail pensent néanmoins pouvoir peser, en maintenant la pression, sur les négociations de la convention collective ferroviaire portant notamment sur le statut des cheminots ou encore le transfert des personnels dans le cadre de la concurrence.

Le 32e épisode de grève perlée qui s'est terminé mardi soir a enregistré le taux de grévistes le plus bas, seulement 10,8% selon les chiffres de la direction de la SNCF. Le projet de loi controversé sur la réforme ferroviaire adopté par le Parlement prévoit la transformation de la SNCF en société anonyme à partir de janvier 2020, l'ouverture à la concurrence et la fin du statut des cheminots. Des changements de fond contre lesquels les cheminots sont mobilisés depuis avril dernier.

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Source: Agence de presse Xinhua
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