Les Etats-Unis quittent le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU malgré les critiques

Par : Vivienne |  Mots clés : USA-droits de l'homme
French.china.org.cn | Mis à jour le 20-06-2018

Malgré de nombreuses critiques, les Etats-Unis se retirent du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies (CDH), a annoncé mardi leur représentante permanente à l'ONU Nikki Haley.

LES ETATS-UNIS SE RETIRENT

Dans un discours prononcé au département d'Etat, Mme Haley a déclaré que le CDH n'avait pas procédé aux "changements majeurs, drastiques et systémiques" demandés par les Etats-Unis.

Qualifiant le Conseil d'"organisation hypocrite et égoïste" qui "protège ceux qui enfreignent les droits de l'Homme et s'enferre dans des préjugés politiques", elle l'a accusé d'avoir autorisé l'adhésion de pays qui ne la méritaient pas et attiré "une attention disproportionnée et une hostilité sans fin envers Israël".

"Comme nous l'avions annoncé il y a un an, en l'absence de progrès, les États-Unis se retirent officiellement du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU", a-t-elle déclaré. "Le Conseil n'est plus digne de son nom".

Elle s'est également plainte du blocage de plusieurs nations contre l'initiative de réforme américaine et de l'absence de volonté des membres "aux idées proches" des Etats-Unis de "remettre en cause le statu quo".

Toutefois, elle a ajouté que Washington continuerait de défendre la réforme du Conseil et "le rejoindrait avec plaisir en cas de réforme".

Mm Haley avait déclaré l'an dernier que les Etats-Unis quitteraient le Conseil en raison de ce qu'elle avait qualifié de "biais" à l'encontre d'Israël.

CRITIQUES ONUSIENNES

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a indiqué regretter cette décision.

"Le secrétaire général aurait préféré que les Etats-Unis restent dans le Conseil des droits de l'Homme", a affirmé Stéphane Dujarric, porte-parole du chef de l'ONU, dans une note adressée aux correspondants. "L'architecture des droits de l'Homme au sein de l'ONU joue un rôle très important dans la promotion et la protection des droits de l'Homme dans le monde entier".

Vojislav Suc, président du CDH, a également déclaré qu'il était essentiel que le Conseil soit fort et dynamique à l'heure ou la valeur et la force du multilatéralisme et des droits de l'Homme sont quotidiennement remises en question.

Dans un communiqué publié immédiatement après l'annonce de Mme Haley, M. Suc a affirmé que le Conseil devait être reconnu en tant qu'organe central des Nations Unies au XXIe siècle, et que cela dépendait de la volonté de ses Etats membres.

La question du remplacement des Etats-Unis après leur retrait devra être traitée par l'Assemblée générale des Nations Unies, a-t-il ajouté.

Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al-Hussein, a également réagi, estimant que le retrait américain était "décevant, voire surprenant".

"Compte tenu de la situation des droits de l'Homme dans le monde d'aujourd'hui, les Etats-Unis devraient intensifier leurs efforts, au lieu de se retirer", a affirmé M. Zeid.

UNILATERALISME AMERICAIN

Le Conseil des droits de l'Homme est la dernière organisation ou traité international quitté par les Etats-Unis, après leur retrait de l'Accord de Paris sur le climat, du Pacte Mondial des Nations Unies pour les migrations, de l'UNESCO et de l'Accord nucléaire iranien.

"Toutefois, les problèmes sont plus profonds. Le CDH, comme l'Assemblée générale de l'ONU, a (...) récemment publiquement condamné la politique migratoire actuelle de l'administration", a déclaré Trisko Darden, professeur à la School of International Service de l'American University.

Cette question "est représentative d'une tendance à la critique des Etats-Unis", a-t-il indiqué à Xinhua, ajoutant que la décision du retrait "serait probablement critiquée aux Etats-Unis comme à l'international (...) Elle pourrait avoir des implications significatives pour la structure et le financement des institutions de l'ONU".

Christopher Galdieri, professeur adjoint à l'Insitut Saint Anselm, a quant à lui déclaré que cette décision était "la convergence" d'"une antipathie de longue date de la droite américaine en général envers les Nations Unies" et "du point de vue de M. Trump selon lequel les relations internationales doivent être transactionnelles et avantageuses pour les Etats-Unis".

"Il s'agit d'une nouvelle démarche qui aura pour effet à long terme d'isoler les Etats-Unis de leurs alliés et des autres pays", a-t-il affirmé. "Je ne sais pas si beaucoup de personnes dans cette administration s'intéressent aux normes et règles internationales en premier lieu". 

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Source: Agence de presse Xinhua
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