L'addiction aux jeux vidéo est une maladie mentale, selon l'OMS

Par : LIANG Chen |  Mots clés : OMS
French.china.org.cn | Mis à jour le 19-06-2018


Vous êtes-vous aperçu que vous passiez de plus en plus de temps à jouer à des jeux vidéo et que vous aviez du mal à arrêter? Si oui, vous devriez peut-être commencer à vous inquiéter d’être dépendant, et cela est désormais reconnu comme une maladie mentale.

Dans la 11e révision de la Classification internationale des maladies (CIM-11) publiée lundi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé pour la première fois l’addiction aux jeux vidéo parmi les pathologies mentales.

Après une inscription dans l’ébauche de la CIM-11 en décembre dernier, l'OMS a défini le trouble du jeu vidéo comme « un comportement lié à la pratique des jeux vidéo ou des jeux numériques, qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu ».

Cette définition par l'OMS pourrait inciter les compagnies d'assurance à couvrir les troubles mentaux liés au jeu, ce qui pourrait encourager les joueurs à chercher de l'aide auprès des thérapeutes.

« Cela nous ouvre des portes en termes de traitement, car nous serons en mesure de traiter les patients avec des soins remboursés », s’est félicité le docteur Petros Levounis, président du département de psychiatrie de la Rutgers New Jersey Medical School, dans le New York Times. Il a ajouté que les thérapeutes n'auront plus à parler de dépression ou d'anxiété pour que les patients soient couverts par leur assurance.

La pratique du jeu ne signifie pas qu’il existe un trouble, précise bien l'OMS sur son site web.

Le trouble « ne touche qu’une petite partie des personnes qui utilisent des jeux numériques ou des jeux vidéo », indique la page de présentation de la malade.

Mais si le jeu prend la priorité sur le reste de la vie, il est temps de s’inquiéter.

L'OMS dit qu'une personne doit montrer des symptômes très spécifiques pendant au moins douze mois pour que le trouble soit diagnostiqué.

Les symptômes incluent « une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités quotidiennes, et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions dommageables ».

L’addiction au jeu n'est pas encore reconnue comme trouble mental en Chine.

Le jeu est très populaire dans le pays. Plus de 583 millions de Chinois s’adonnent à des jeux numériques ou vidéo. Les jeux sur téléphone mobile occupent 57 % du marché.

Certains joueurs chinois ont tourné en dérision la décision de l'OMS, en se qualifiant de « psychopathes ».

« Je peux enfin devenir officiellement un psychopathe », a plaisanté le joueur Skyray sur le réseau social Weibo.

« Nous sommes tous fous maintenant, nous devrions bien nous traiter les uns les autres à l'hôpital psychiatrique », a répondu un autre joueur.

« Puis-je demander un congé pour trouble mental? » commentait un internaute sous le reportage de la CCTV sur Weibo.

« Devrais-je poursuivre Tencent pour m’avoir fait tomber dans la dépendance? » ironisait un lecteur du site ifeng.com dans la ville de Ningbo.

D’autres commentaires plus sérieux se sont inquiétés des problèmes sociaux que la nouvelle définition pourrait entraîner.

« Les professionnels des sports numériques devraient vraiment être nerveux, parce que les gagnants sont des sportifs, et les perdants sont des psychopathes », a déclaré un utilisateur de Weibo au pseudonyme oran_cc.

« Qu'en est-il de la dépendance au téléphone? Les gens ne jouent pas seulement à des jeux », a répondu un autre utilisateur.

« Les fans des stars de cinéma sont souvent vus comme fous, ont-ils une pathologie mentale? » s’est interrogée « Shirley » sur Weibo.

« Donc plus personne ne peut arrêter le docteur Yang? » a demandé un autre commentateur, en référence au controversé médecin chinois Yang Yongxin, qui a mis en place un camp dans la province du Shandong qui ressemble à un centre de désintoxication. Le docteur Yang aurait utilisé une chaise électrique pour forcer les adolescents à se défaire de la dépendance au jeu.


Source:french.china.org.cn
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