Chagrin et colère aux Etats-Unis après un nouveau massacre dans une école du Texas

La tristesse et la colère se sont emparées des Etats-Unis après qu'un étudiant armé ait tué 10 personnes vendredi, principalement des camarades de classe, dans l'État du Texas, lors de la dernière fusillade sanglante qui a endeuillé le pays.

Le tireur, âgé de 17 ans, a été arrêté après avoir ouvert le feu dans les locaux d'un lycée de Santa Fe, dans le sud-est de Houston, a annoncé la police locale.

Le président Donald Trump a pris la parole peu de temps après la terrible nouvelle, promettant de prendre des mesures pour protéger les élèves et sécuriser les écoles. « Cela dure depuis trop longtemps dans notre pays », a déclaré le président américain lors d'une manifestation organisée à la Maison Blanche. « Nous pleurons et envoyons notre soutien et notre amour à tous ceux qui sont touchés par cette attaque absolument horrible ». Il n'a cependant pas dit quelles mesures son administration prendra pour protéger les étudiants.

La fusillade à l'école du Texas s'est produite un peu plus de trois mois après qu'un massacre similaire ait coûté la vie à 17 étudiants et professeurs du lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland, dans l'Etat de Floride.

Plusieurs étudiants du lycée Marjory Stoneman Douglas ont communiqué sur les médias sociaux pour exprimer leur tristesse et leur indignation.

« Nos enfants sont en train d'être assassinés et vous traitez cela comme un jeu », a écrit Jaclyn Corin, une étudiante, en réponse aux commentaires sur Twitter du président au sujet de la fusillade au Texas. « C'est la 22e fusillade dans une école rien que pour cette cette année. Faites quelque chose! ».

De son côté, le sénateur républicain Ted Cruz du Texas a fait part de ses prières sur les médias sociaux pour les étudiants et les professeurs de l'école ainsi que pour les premiers intervenants sur les lieux.

Le sénateur démocrate Tim Kaine de Virginie a pour sa part noté qu'il y a eu 22 fusillades dans des écoles aux États-Unis en 2018 et que 3 d'entre elles sont survenues rien que la semaine dernière. « Combien de fois encore nos cœurs devront-ils se briser à l'annonce de nouvelles comme celle-ci », a tweeté M. Kaine. « Cela doit cesser ».

« Un nouveau bain de sang tragique et un nouveau chagrin provoqués par la violence cruelle des armes à feu », a quant à lui déclaré le sénateur Richard Blumenthal du Connecticut. « Le Congrès est complice ».

Le massacre de février à Parkland a relancé le débat et le mouvement des Etats-Unis sur le contrôle des armes à feu, mais aucun contrôle fédéral majeur des armes à feu n'a été imposé depuis.

« Santa Fe High, tu ne méritais pas ça », a écrit Emma Gonzalez, une étudiante du lycée Marjory Stoneman Douglas, une survivante du carnage de Parkland. « Vous méritez la paix toute votre vie, et pas seulement après qu'une pierre tombale qui dit ces mots vous ait recouverts », a ajouté la jeune fille, qui fut également organisatrice du rassemblement « March for Our Lives » à Washington DC en mars.

« Mon cœur est si lourd pour les élèves du lycée de Santa Fe », a écrit un autre étudiant de Parkland, Corin. « C'est un sentiment trop familier que personne ne devrait ressentir, je suis tellement désolé que cette épidémie ait touché votre ville. Parkland se tiendra à vos côtés maintenant et pour toujours », a-t-il ajouté.

Un policier non identifié a également confirmé que des explosifs avaient été trouvés sur le campus du lycée de Santa Fe.

L'homme armé, qui a été placé en détention pour des accusations de meurtre, a été identifié comme un certain Dimitrios Pagourtzis, un jeune de 17 ans de l'école.

Selon le gouverneur du Texas, Greg Abbott, il a utilisé un fusil de chasse et un revolver de calibre 38 appartenant à son père pour mener l'attaque. Ces armes étaient détenues légalement.

M. Abbott a décrit le tir comme « l'une des attaques les plus odieuses que nous ayons jamais vues dans l'histoire des écoles du Texas ». « Rien ne peut préparer un parent à la perte d'un enfant », a-t-il déclaré aux journalistes.

Interrogés par les médias, plusieurs étudiants ont dit qu'ils avaient été entraînés à ce qu'il faut faire lors d'une fusillade, mais qu'ils n'auraient jamais pensé que cela allait se produire réellement.

« Mon ami a été abattu dans la salle d'art », a confié à la presse Dakota Shrader, étudiant au lycée. « Je ne devrais pas en passer par là », a-t-il dit. « C'est mon école, c'est ma vie quotidienne, j'ai peur rien qu'à l'idée d'y retourner ».